Pour introduire à la complétion de la différence sexuelle

 

précédent

 

Édition poche p.297 (chaque ouverture de tous les paragraphes en bleu)

Avertissement
Pour faciliter, au lecteur non averti, sa connaissance et l'accès au texte de Lacan,
réputé difficile, j'ai résumé dans un style prosaïque, chacun des paragraphe du texte
conclusif et principal de ses Écrits (Subversion du Sujet & Dialectique du Désir - 1960/1966 ; 
pour repère les premiers mot des paragraphes sont reportés en
bleu italique pour chaque retranscription prosaïque en vis à vis).
Lorsqu'on en a pris l'habitude.. "une dizaine d'années" d'exercice selon l'estimation de leur auteur,
ces écrits sont presque partout limpides - "cristallins", encore estimés par le même ;
j'espère donc que mes résumés les ont bien reçus et rendus.

 

1 « Voici maintenant... »  Ce paragraphe annonce que nous allons étudier "la chaîne signifiante dans l’Ics" - entendant par "chaîne" les maillons sémantiques (S, s(A), , A, , d etc..) aboutissant à une signification parlante.
2 « On conçoit mieux.. »  Nous sommes avertis qu'une participation organique, garantit la consistance du sujet. Il s'agit en l'occurrence de la part organique de la pulsion. Cette part étant appelée «coupure», chacune correspondant anatomiquement à un sphincter (lèvre, sillon, anneau etc..).
3 « Mais si notre graphe... »,
4 « 
La délimitation même... »,
5 « 
Observons que ce trait.. » 
Trois paragraphes citent expliquent que : « .. la coupure reste présente dans ce qui distingue la pulsion de la fonction organique qu’elle habite.. » - autrement dit : qu'il soit ouvert ou fermé (repos//contraction), le sphincter, n’en reste pas moins en fonction pulsionnelle permanente. [C'est avec cette précision qu'il est, dès 1950 (La Lettre Volée) possible de calculer leur projection cérébrale en terme binaire, comme une chaîne informatique ..010110010..)]
6 « Un trait commun.. » Ainsi le 'bord' qualifiant le sphincter, on peut passer à son objet. Celui-ci n’est pas lié au cerveau – il n’y a pas de neurone qui va du cortex sur la pomme que l'on mange. D'où une loi générale - on dira que, n'étant pas projetés dans le cerveau, les objets pulsionnels* « n’ont pas d’image spéculaire »
Une animation à ce stade, ponctue le raisonnement,
qui va se complexifier en continuant ;

7 « C’est à cet objet.. » Ainsi, posé que l’objet pulsionnel n’a pas de projection corticale, dérive néanmoins qu'une "image spéculaire" en constitue l'habit. C'est un forçage, qu'impose l'image nécessaire et constatée/observée (psychisme). On assiste à ce paragraphe à une envolée lacanique.. « Proie saisie..etc.. » pour exprimer ce paradoxe. Il se résoudra plus tard à l'usage du "Semblant", dernier concept lacanien, qui signifie l'habillage par une image spéculaire de ce qui n'a pas d'image spéculaire.
8 « Ce que le graphe... » On arrive alors à consulter quel signifiant, de l'Inconscient - - va exprimer qu’on ne peut pas tout dire de ce qui passe par les orifices et/ou les demandes. Par exemple pour qu’un trésor soit un trésor, il faut en réalité que sa clé manque, sinon il serait vite dilapidé. De là, trois paragraphes suivant détaillent les tentatives et échecs variés de pouvoir tout dire :
9 « Le manque dont.. »,
10 « 
C’est beaucoup déjà.. »,
11 « 
Sans doute le cadavre... »
Ni la logique (certitude), ni le meurtre (du père), ni le tombeau (sauveur) ne réalisent parfaitement l'office de ce , signifiant qu'on ne peut pas représenter ce qui manque.
12 « Pour nous,... » Si tous tombent à l’eau.. qu’est-ce qui reste ? Il reste le signifiant qui manque si bien à se dire que, tous les autres s’en trouvent maîtres ; c'est à dire par bonheur, libres à dire leur sujet ; tandis que le restant sans mot, n'en disant pas moins, devra se prendre à la pince 'moi'.
13 « Or la batterie... » Le langage ayant montré sa limite, il passe le relais aux mathématiques. Des traits nommés "coupure" & trous qui signalent au passage l'objet, celui qui les comprend tous, manquant - le chiffre le formule : ( -1 ).
14 « Il est comme tel.. »,
15 « 
D’où résulte... »
Au catalogue des sphincters, cet imprononçable aménagé chiffré, aura pour signifiant le nom propre - signifiant personne tout et rien - et pour objet, ce dont on ne sait que la racine par les bords des sphincter signalés, s'agissant en son cas de la racine de -1 . Ce que les mathématiciens appellent un nombre imaginaire, donne l’explication du psychisme.

16 « C’est ce qui manque... » À ce paragraphe,  la sémantique de Lacan défaille un peu. Mais à son époque où le manque était pour le sujet « à savoir ce qu’il est d’impensable » - l'ambiguïté intraitable en 1966, se traite à présent, de l'imparfait « ce qui manquait au sujet pour se penser » - depuis que l'auteur schrébérien l'a dénommé VALIS ; déterminant qu'à présent nous sachions ce que nous sommes d’un Impensable - Vaste Système Vivant, Actif et Intelligent. [ VasteActiveLivingIntelligentSystem / P.K.Dick ]
« Nous ne pouvons... »,
« 
Car je puis... »,
« 
C’est au reste... »,
« J
e suis à... »,
« 
Et ceci non pas.. »,
« 
En ai-je.. »
Ensuite six paragraphes s'appliquent et s'expliquent, au déduit de ce manque, c’est à dire une place, dite de la Jouissance.

En réponse, actuellement, de nos jours, occupés par l'IA, susdit VALIS, nous craignons, transhumanisés, de ne plus jouir.

« Mais ce qui n’est pas un mythe... » Il n’est pas certain que cette place soit effacée s’il n’y a plus de manque. Le manque l’a constituée ; suivant alors son cheminement naturel : lorsqu'on manque de nourriture, on crée un jardin – place.., quand on retrouve de la nourriture, qu'on peut garder en jardin, d'agrément, de jouissance. Mais pour qu'il ne soit « celui de la pomme maudite.. » on devra faire le ménage. C’est à ce point que Lacan donne son explication du complexe de castration... 

 

 Si tu veux, on peut continuer cette exploration, puisque, nous sommes là à l’ouverture du détail que le lacanisme va faire du passage du pénis au phallus, qui escamote le sphincter primordial – comme Freud qui se fait bel et bien son complexe d’Oedipe - sachant de quoi ils parlent – Lacan de même va bien détailler comment se tient le complexe de castration.

 

suite

 

 


* : c'est un abus, ou un raccourci, de limiter le concept lacanien d'image spéculaire, à l'image nerveuse - partant que Lacan la cite particulièrement, soit du miroir, matériel, soit du langage, symbolique de représentation des choses. Cependant, la projection nerveuse coïncide si bien avec ces deux citations qu'il n'est pas injuste de l'ajouter aux exemples principaux de la fonction spéculaire générale.