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conventions de couleur / intervenants |
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Daniel Kolos | William Théaux | Harold Von Hofe | participant |
COLLOQUE
H26
niveau : altération
William Théaux
fichier-intervention n° 6 / 32 |
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Niveau Gris 95% | Niveau Gris 10% | Altéré Dr.WT |
Je propose que nous passions maintenant à la description du Trismégiste - voir exactement de quoi il s'agissait. Est-ce que quelqu'un en a déjà connaissance ? veut me lancer à partir d'une question ?
Pouvons nous faire un parallèle en Trismégiste et la sainte Trinité ?
Oui, c'est une bonne question, merci beaucoup pour ce démarrage.
La Trinité.. c'est
évidemment
aux théologiens qu'il faut s'adresser ; Trismégiste, lui, était du
domaine des personnes physiques, personnage historique. Entre le spirituel
et le physique, nous avons cependant la proposition faite par un
psychanalyste qui était le frère d'un moine relativement notable de l'Église
catholique : il s'agit de Jacques Lacan qui schématisa le territoire
de la psychanalyse par le blason
d'une sainte famille milanaise : le nœud de Saint Charles de Borromée.
Les théologiens ont certainement évalués ce
blason et son entrelacement particulier de trois dimensions comme une représentation de la
Trinité, car son entrelacement révèle des lois topologiques subtiles.
Vous savez aussi que nous allons identifier une même personne
selon trois identifications : égyptienne, judaïque et grecque, pour faire le Trismégiste
- mais l'année dernière Daniel Kolos a suggéré que l'on pouvait
concevoir une autre triade qui pourrait représenter Trismégiste, composée
d'Akhnaton, de son père et d'un mage, un notable de cette famille qui
s'appelle Amenhotep Fils de Hapu - non pas trois pays ou trois cultures,
mais trois hommes d'un même cénacle. Ajoutez les archétypes familiaux
de la créations qu'il a cité ce matin.. voilà de nombreuses
façons d'évaluer la signification d'une trinité, de ces trois
termes que nous trouvons aussi, je pense, chez les hindous etc.. Il s'agit
donc d'un schéma fréquent que nous allons ici examiner de manière
psycho-historique.
WT |
Premier discours sur l'Hermétisme ; en remontant son histoire il mène à Amarna. |
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Appelons Triplex ce qui, ou celui qui, du Moyen-âge à la Renaissance, comme Tris-magistus signifie trois fois grand, triple maître - et constatons qu'il est absent de la connaissance du 20em siècle. Pour le terme hermétisme, tous gens instruits et de tous niveaux s'en tiennent généralement à la signification triviale de ce qui ferme bien - ce qui est hermétiquement clos. Il faut presque être spécialiste pour savoir qu'il s'agissait durant seize siècles d'une tradition majeure, égale en réputation au Judaïsme, au Christianisme ou à l'Islam. Un pareil type d'oubli est de ceux qui intéressent la psychanalyse. De surcroît l'Hermétisme n'était tenu par aucune institution, enfermé dans aucun temple, isolé par aucun dogme - c'est à dire quelque chose de particulièrement ouvert. Pareille inversion de sens redouble l'indication de la psychanalyse. L'Hermétisme fut donc une
connaissance, voire une religion, majeure et de grand renommée, jusqu'à
ce qu'elle fut
interdite, proscrite en 1600 apJC. Le nom d'Akhnaton avait subi le même
sort en 1000 avJC, sous le règne de Ramsès, 'Grand Inquisiteur' à cet
égard.
Prenons les choses au départ :
quand entend-on parler, pour la première fois du Trismégiste ? A
mon avis, au début de la chrétienté. A une époque, j'ai fait un
recensement des auteurs classiques qui en parlaient, on en trouve au moins
une vingtaine, peut-être trente. Des Pères
de l'Église, St Augustin est bien connu ; il y a aussi Lactance et d'autres
parmi les majeurs - nombreux aussi sont les
historiens qui commencent à parler de Trismégiste. Dans l'organisation
des discours des églises et des érudits, Trismegistus est chargé de la connaissance de
la nature. Il se base sur un monothéisme en nommant sa divinité Noüs ;
c'est la Noèse, en anglais knowledge, la Gnose, c'est à dire la Connaissance, le
Savoir,
mais aussi quelque chose qui s'apparente à nous, à la première
personne du pluriel et donc à la
psychologie collective. Les Églises vont se charger d'une autre
théologie, plus 'politique' - à l'Hermétisme cette chose qui tient aux
'sens' pour la foi : la magie ou la science ! Ainsi Giordano Bruno - presque
semblable à Socrate - périt
sur le bûcher, à la porte du Vatican, début 1600, marquant le début d'une nouvelle ère qui
sera celle du refoulement. Puis se révèlent Kepler, Galilée, Newton et les autres
grands savants dont on trouve, soit ouvertement, soit dans des notes
secrètes des références subsistantes à l'Hermétisme jusqu'à ce que
l'extinction ait semblé totale. Cela rappelle l'ostracisme dont nous
avons parlé ce matin, qui avait refoulé l'Atonisme. Également dans les
deux cas nous avons observé combien il a pu être efficace, car depuis
lors et jusqu'au 20em siècle, ne nous souvenions plus de Trismegistus. Pourtant en 1900, quelque
chose avait relancé la donne : C'est conjonction, en réalité, n'est pas une surprise car la tradition d'Hermès Triplex indiquait ouvertement le nœud complexe de trois cultures. Elle n'est choquante que dans la mesure du refoulement et d'une conception - possible mais nullement obligatoire. Ce préjugé effectivement est tempéré lorsque l'archéologie atteste que l'Égypte, à un moment donné, a régné jusqu'en Babylonie et potentiellement jusqu'en Grèce ; ce vaste territoire, sous l'influence du père d'Akhnaton commençait à être identifié à l'époque de Freud. Freud n'avait probablement pas connaissance de la légende du Trismégiste bien refoulée à son époque. Mais sans autre aide que l'égyptologie, il rapprocha Moïse d'Akhnaton, sans identifier absolument l'un à l'autre - mais c'était en 1939. Par ailleurs, ce sont ses disciples Karl Abraham, puis Immanuel Velikovsky qui aboutirent à l'identification, d'abord soupçonnée puis aujourd'hui, force est d'admettre : absolue, d'Oedipe à Akhnaton. Pour associer parfaitement les
pièces de ce puzzle que l'on pressent, il faut relier l'apparition du
Trismégiste au début du christianisme, à la
disparition d'Akhnaton, plus de mille ans antérieurement. Il faut donc
remonter aux temps pré-chrétiens. Daniel Kolos a annoncé qu'il
traitera de l'influence de Thoth dans la vie d'Akhnaton. Si nous remontons
donc jusqu'à cette époque, nous trouvons Thoth.
Puis aussitôt après, on pourrait dire à l'instant de la disparition d'Akhnaton,
de la fermeture et
destruction d'Akhet-Aton, surgit au loin Israël, et en même temps mais
encore plus loin, en mer Égée : Athènes. On assiste à la naissance de
Yawhe-Adonis en même temps qu'à celle du dieu Hermès. Quelque siècles
plus tard, l'Égypte de Ramsès ayant vécu, les Ptolémées viennent de Grèce
et établissent sur le site d'Akhet-Aton le culte d'Hermès-Thoth.
C'est Hermopolis Magna. Puis l'histoire se répète : ce culte est fermé,
et aussitôt après sa destruction surgit au loin, en Israël un
évènement et en Méditerranée une
religion, avec la naissance d'Hermès-Thoth-Trismégiste
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Voici pour l'instant un graphique de cette histoire :
Tout cela est schématique, c'est pour bien situer les choses Il s'appelait Thoth du temps d'Akhnaton, il fut remémoré comme Hermès Thoth du temps des Ptolémées et les chrétiens le nommèrent Hermès Thoth Trismégiste. Au moment de Rome, Strabon l'associa à Moïse, au moment de la Renaissance on l'associa encore à Moïse, et actuellement, de nouveau l'égyptologie l'associe à Moïse. Il fut aussi, parallèlement associé à Phaëton, Orphée, puis Oedipe. Akhnaton disparut, s'éclipsa d'Akhet-Aton ; on peut supposer que sa personnalité, physique et historique, a été à la fondation de la civilisation grecque ou d'une composante grecque de notre civilisation comme il fut à la fondation de sa composante judaïque. On verra que le cadre général de cette possibilité se complète d'indices et de preuves puis, surtout, qu'il contient la chronologie d'un développement de la conscience et de la personnalité.