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Daniel Kolos William Théaux Harold Von Hofe participant

William Théaux & Emmanuel Herrsher

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Le Moyeu Psychiatrique - noyau paranoïaque

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   Personnellement, une brève suggestion, une brève idée : la peur est certainement au cœur de nos comportements, très profondément, très intimement - mais je ne saurais pas bien dire si il s'agit - si ici,  ce sont trois personnes, trois centres d'énergie ou l'énergie , je ne saurais pas dire si la peur est au cœur de Pierre Nillon ou si elle est au cœur du couple de Pierre Nillon et de sa transmission, ou si elle est seulement et uniquement au cœur de la transmission.

>> Ce qui est complexe pour répondre c'est que.. il y a des...

Est-ce que le son est bon ? attends un moment, stop ! 

>> Si on veut répondre, il faut parler de ce qu'est par exemple le noyau paranoïaque…

   Est-ce que tu veux venir, parce qu'il y a des problèmes de son  

 

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Pluriel

Psychiatrie de la peur et du double narcissique

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>>Emmanuel Herscher>> Je ne sais pas ce que tu penses de l'idée de repartir du noyau…  Il me semble qu'on explore des problèmes de filiation, il est quand même question de psychanalyse, de Freud, de la mort de Freud, de sa dernière oeuvre, dans un processus, qui à l'époque, était complexe de transmission de la connaissance…C'est un petit peu compliqué de répondre, mais tout ce séminaire draine des quantités de données et, pour le moment, à partir de Freud, on a la ligne Freud… Moïse Akhnaton, avec des tas de problèmes très complexes de pouvoir. Je reprends des éléments entendus, simplement, pour les mettre en perspective : Akhnaton, donc… Œdipe. Je dirais qu'au cœur, quant à moi, de la pensée un peu dérivante qu'il peut y avoir dans ce genre de séminaire où l’on entend des choses, des choses se disent, se murmurent à l'intérieur de soi, il y a la problématique de l'icône et, en fait, mon propos, là, je vais essayer de le recentrer sur la paranoïa, telle qu'elle est peut être théorisée au niveau psychiatrique et au niveau psychanalytique parce que je pense que pour le moment, on arrive à ce nœud-là.
   La paranoïa c'est quand même une pathologie qui est au cœur du processus de noèse, c'est à dire de la façon dont un être prend connaissance du monde. Je vais reprendre des notions classiques : dans la paranoïa, il y a cette notion de noyau narcissique… tu es d'accord ? Juste pour reprendre des choses essentielles qui ont été dites et puis pour simplifier autour de ce que l'on appelle le Noyau Narcissique c'est à dire la façon dont un individu se différencie - voilà  peut-être l'anneau ou Mickey..!-  mais se différencie à partir de l'histoire, des chromosomes de sa mère, de son père… recense, reconstitue ce qu'on appelle donc le noyau narcissique - c'est là où je rejoins pour l'instant la notion d'icône, d'image de soi.
   Dans la paranoïa, classiquement, il y a un blessure profonde dans l'image que l'enfant a pu construire de soi-même ; il y a une rupture dans la transmission… dans la construction plutôt, de cette image cohérente par les parents. Ce qui, je parle un peu clinique pour le moment, ce qui reconstruit le noyau par narcissique, ensuite, quand il y a des blessures, cela débouche donc sur la paranoïa et ce qui arrive, je fais presque un petit résumé psychiatrique, parce que il y a la paranoïa, ce sont des délires érotomaniaques que l'on classe dans ce registre, je ne vais pas tout écrire,  mais se présentent toute une série de troubles dans lesquels, l'identité de l'individu se positionne très mal par rapport au monde et où ce que j'appelle moi, la construction de l'autre ne se fait pas.. et où donc l'autre, dans la paranoïa n'est pas quelqu'un avec lequel on peut faire évoluer l'image de soi, mais est perçu à priori comme un agresseur.

 
   Tu rebondis sur certains de mes propos… ?

   C'est comme un hamac ! Je m'y sens très bien..!

>> L'autre est vécu comme un objet…?

>>>> Oui, c'est la relation objectale ; ce ne sont pas deux sujets

   Une dame dit que l'autre est un objet… bon

>>>> C'est ce que l'on appelle la relation objectale

>> Relation objectale en tant qu'elle est relation avec la mère, la Relation d'Objet - l'autre n'est qu'objet…

>>>> n'est qu’ un objet, et objet menaçant..

>> voilà…

>>>>parce que ce noyau ici est encore un tout petit enfant, est encore quelque chose qui ne s'est pas construit ou plutôt qui ne s'est construit que sur des images, et des images sans corps. On peut le dire comme cela aussi... Donc dans la paranoïa, il y a   " paranoïa " " pensée-à-côté " - ce qu'on appelle des Délires Organisés… Le paranoïaque est quelqu'un qui a une construction très cohérente du monde. Il peut faire un très bon chef, un très bon dictateur généralement, parce qu'il va organiser sa pensée en fonction de l'idée qu'il est, lui, dépositaire d'une totalité qui mérite le respect et que l'ensemble du monde est contre lui. Et donc, il est capable, le paranoïaque, de développer une pensée très organisée, et un rapport au monde très construit sur une discipline où il y a en fait un très grand déni de soi-même… Ce peut être un soi qui est complètement désert; ce sont des zombis, des fantômes,.., je fais référence à ce qui se joue en Martinique, ... c'est un être désert que le paranoïaque, mais dans ce désert se trouve une énorme énergie humaine, mais qui est entièrement forclose… pour revenir dans le champ plus lacanien. C'est-à-dire, c'est un être qui n'est pas en mesure de prendre connaissance du monde - un être " hermétique ", si on reprend le langage actuel… alors que le processus de l'Hermétisme, c'est précisément : comment ce noyau humain est censé avoir une croissance organique ou se nourrit par inspire et expire… de l'autre.
   On a vu les Roues de Mémoire.; on a vu comment un être humain est défini à la fois par ce qu'il connaît, et par ce qu'il lui reste à inventer... au fond, la figure d'Akhnaton, ce que tu as pointée, c'est une série de convergences éventuellement qui permettent de définir un point focal, mais un Akhnaton paranoïaque est effectivement dictatorial et incapable d'unir les deux royaumes… le Nil noir,  pas le Nillon… et le Nil noir ! est incapable d'unir son intérieur avec tout le reste du monde, c'est à dire cet infini.; sachant qu'il y a un infini à l'intérieur.; l'objet de Hermétisme que l'on peut retrouver dans le caducée, il est question de vie dans l'Hermétisme… de vie qui passe par moment par des points de neutralisation… de mort et donc, ce noyau narcissique, on l'a tous, on a tous ces blessures… On est tous facilement  vite blessés par une remarque, on peut être aussi être blessé par une peur de blesser aussi dans ce genre d'histoire... et autour d'Akhnaton… effectivement, qui est un personnage central de l'hermétisme qui nous occupe, tel qu'il est transmis dans l'infra lisible, dans la culture, mais tel qu'il apparaît au temps de Lafayette, tel qu'il  apparaît par moment, l'Hermétisme touche à une connaissance universelle qui est celle d'être un être épanoui, je pense là à Platon.. Pour lui, l'homme accompli était une sphère, c'est à dire une sphère en expansion, une sphère capable de résonner avec le reste, c'est à dire l'exact inverse du paranoïaque… L'Hermétisme au temps où il était défini était une science de l'ouverture au monde et au temps, une façon de faire alliance… Je ne peux pas rentrer un discours trop structuré, organisé sur ce qu'est ou était l'Hermétisme… l'Hermétisme n'a pas d'âge ! Thoth n'a pas d'âge… Thoth est un cheminement qui est reformulé par l'être qui est en mesure de grandir, de croître et de construire l'autre à l'intérieur de lui, donc, effectivement, quelqu'un qui se focalise sur un Akhnaton, il y a  tout à penser que toute dissidence sera mal vécue par lui - Alors qu'un authentique 'Roi' , comme on en parlait dans notre tradition médiévale, par exemple, est celui qui sait aimer à l'intérieur de lui le plus lointain de ses sujets. Et cette notion de royaume qu'il y a dans le christianisme, je vais peut-être conclure par ceci, c'est cette royauté intérieure dont il était question dans l'Hermétisme, c'est l'être solaire, centré, un cercle qui est quelqu'un capable d'être au cœur du monde et d'unir en lui le soleil et la lune, le tout et la partie… et alors, on est 'roi'…C’est tout l'enseignement de l'Hermétisme, c'est à dire capable d'avoir un empire sur soi-même et d'être en relation, en adéquation avec le monde, avec l'évolution du monde parce que l'on y est vibrant, comme un musicien, capable de s'y positionner avec justesse au juste moment, au juste endroit au milieu du monde.
   Et derrière cette problématique d'Akhnaton qui encore une fois est interrogée, si on interroge Freud, ses rapports complexes qu'il pouvait avoir avec ses successeurs,  c'est vrai que là-dedans, dans l'histoire de la psychanalyse, toutes les féroces luttes fratricides qui ont pu avoir lieu autour de ces trois figures de Moïse, d'Akhnaton et d'Oedipe… S'il est vrai que parlant de psychanalyse et s'interrogeant comment la psychanalyse est la reformulation de cette science antique et immémoriale, de savoir grandir, de savoir qu'on est dépositaire de mémoires infinies, mais que ces mémoires se particularisent à un moment, et notre vie aussi est une particularisation, elle est faite de choix qui fait qu'on est unique, mais que dans cette unité, on porte l'univers à l'intérieur de nous… et c'est à la fois et ce ne sont pas des points de vue mystiques..! Il existe de réelles connaissances… ou si ! pourquoi pas revendiquer le mysticisme au sens où : être un être accompli, c'est être un être fini, mais qui sait être au cœur de l'infini et qui accepte sa part de mystère, ou qui accepte de cheminer dans le mystère… ?  Je vais peut-être conclure là cette question de paranoïa . Le paranoïaque est hermétique ! L'être vivant, l'Hermès réinventé est un poète au sens étymologique, c'est à dire poïesis, c'est à dire la poésie, c'est la capacité de réinventer le monde en soi et dans ses mots… donc Akhnaton… oui, c'est cohérent par rapport à un plan d'étude de ce qu'est une connaissance de cet homme parfait de Platon, de cette sphère en croissance et en résonance avec le monde des sphères…

   Merci beaucoup. Merci bien. C'était un excellent point de vue 'sur' l'Hermétisme, un excellent point de vue 'de' l'Hermétisme... J'ai donc repris deux, trois fois des mots dans le discours d'Emmanuel. Précédemment c'était lorsqu'il parlait du ferment du langage, où je pensais à l'ouvrant et au fermant du langage. Et ici, il disait que le paranoïaque est hermétique et peut-être donc, il y a la même ambiguïté mais de toutes façons avec les mots,  nous ne nous en sortirons jamais... nous pouvons dire que c'est hermétique ! 

>> J'entendais récemment, on parle à propos de langues, il y a deux langues qui sont particulièrement connectées sur un vécu intime avec le réel, par exemple le Chinois et l'Hébreux.. C'est la calligraphie chinoise, une merveille de stylisation d'un rapport intime et amical avec l'univers ... eh, bien, effectivement c'est cette pensée-là… on dit : c'est du chinois, ou tu parles hébreux... l'Hermétisme dans un monde qui veut tuer l'homme, dans une perspective reichienne par exemple, lorsque l'homme cuirassé, le paranoïaque selon Reich, c'est quelqu'un qui vit au milieu d'une cuirasse de muscles trop tendus, d'étouffement et de restriction de sa vision.. Là, oui, il étouffe sur place mais il va parler de l'hermétisme comme de quelque chose... Il va employer ce mot-là pour désigner l'hermétisme… comme la science de la vie

   Et la vie, traduite par le langage, c'est à dire selon l'enseignement de Thoth, est perçue de cette façon ambiguë, ouverte et fermée en même temps et, comme l'indique l'acception actuelle du mot 'hermétisme', c'est à dire, quelque chose de fermé, tandis que lorsque l'on étudie son histoire on remarque qu'au contraire c'est quelque chose qui était abondamment ouvert puisqu'il n'y avait aucune institution qui le dogmatisait et c'est ce qu'on appelle la Littérature Grise dans d'autres champs théoriques.

>> N'est ce pas Karl Abraham qui a écrit L'Ecorce et le Noyau ?

   Je ne sais pas… Ah! quelqu'un dit : oui !

   Alors évidemment sur la question tout à l'heure de la peur, Emmanuel Herrscher a suggéré que nous repartions de l'observation, de l'examen de l'étude du noyau narcissique, du noyau paranoïaque et du noyau narcissique, pardon et, certainement, là,où en tous cas par deux aspects, nous reconnaissons ou nous voyons que l'histoire d'Akhnaton est proche ou est approchée par la paranoïa ou le diagnostique de paranoïa ou la suspicion de paranoïa.; c'est à dire que pour beaucoup d'égyptologues, beaucoup de penseurs ou d'historiens, souvent, parmi la quantité de descriptions qui ont été faites d'Akhnaton,  nous avons tout l'éventail : d'un Messie magnifique de gentillesse et de grandeur d'âme et d'illumination - A l'opposé nous avons des descriptions d'Akhnaton comme un tyran féroce, un débile malade et un paranoïaque et la paranoïa a souvent été invoquée à sa place par certains observateurs.. Cela c'est à l'époque… C'est Akhnaton lui-même.. Quant à l'observation de Freud sur la paranoïa, donc, je rappelle que cette observation a fait, a exploité ces écrits qui s'intitulent Les Mémoires d'un Névropathe, qui sont des écrits d'un être probablement charmant qui était paranoïaque ou qui avait des crises de délire paranoïaque… quoi qu'il en soit, qui avait un délire qui semble ... ce serait encore le cas de dire que voilà encore une réincarnation d'Akhnaton puisque, Daniel Schreber - c'était Daniel Paul Schreber, entrait en communication avec le soleil, que le soleil devait le rendre féminin, comme nous voyons le corps féminin d'Akhnaton et qu'à partir de cet engendrement, Schreber se voyait générer une humanité entière et  Velikovsky et bien d'autres, parce que c'est manifeste, c'est évident,  font remarquer à quel point le délire de Schreber ressemble à celui ou en tous cas évoque des thèmes que l'on pourrait très bien mettre dans la bouche d'Akhnaton..

>> Le mot "délire' est construit sur la même structure que para-noïa. Paranoïa c'est "penser à côté " délirer c'est 'delira'.. sortir-du-sillon. Et nous pouvons penser aux avatars d'Akhnaton, je pense au chanteur Akhnaton… il y a une statue connue et célèbre d'Akhnaton et un chanteur en France, le chanteur du groupe I am.. " I am " c'est Akhnaton et il se rase pour ressembler à Akhnaton... Je pense qu'il incarne le plus de choses possibles.. C'est sûrement, c'est sans doute plus ouvert et pas forcément toujours paranoïaque… ici un nom de scène.

  A propos du chanteur Akhnaton… je l'ai remarqué, je ne suis pas un grand expert dans le copiage, dans la duplication de CDrom,  mais celui-là est absolument protégé de manière féroce.. On peut à peine l'écouter si l’on ne s'est pas enregistré sur l'Internet, avec le numéro du disque ! Donc c'est un peu paradoxal par rapport à certaines visions que l'on a d'un Akhnaton qui serait au contraire loin des copyrights, c'est à dire de la  propriétarisation de la nature ou des choses, mais peut-être assez proche d'un Akhnaton qui, s'identifiant au corps, finalement entraîne des manifestations de singularisation, de propriétarisation d'une parole, d'une voix ou quelque chose de la sorte... 
   Un petite remarque… c'est vraiment une information à laquelle j'ai pensé trois quatre fois à l'occasion de ce colloque.. Elle s'insère plus ou moins ici. Elle s'insère dans ce sens où, parce qu'Emmanuel Herrscher a parlé de la langue hébraïque... et nous avons aussi parlé du rabbin Stan Tennen qui soumettait au web l'hypothèse que chaque lettre de l'alphabet hébreux fut une projection, une ombre portée d'un même objet, d'une même structure spatiale, d'une spirale et à ce propos, sur une question relative à l'égyptologie en même temps, où peut-être Daniel Kolos aura une notion ou quelques notions à donner, c'est une référence que j'aimerai faire à Fabre d'Olivet :

   Fabre d'Olivet était contemporain de Champollion. Il n'était pas égyptologue, mais disons qu'il était certainement dans l'hermétisme et il a écrit un livre qui s'appelle La langue Hébraïque Retrouvée [ou Restituée] où il prétend enseigner particulièrement, il prétend faire la démonstration dans ce livre que l'alphabet et les lettres hébraïques sont des hiéroglyphes. A partir de là, il forme avec d'autres courants de pensée… donc il participe de ce courant de pensée qui pense que Moïse serait un roi d'Égypte qui serait sorti, aurait quitté le territoire où il régnait en divulguant les hiéroglyphes secrets, en divulguant des codes politiques secrets, des codes administratifs, ou des codes magiques de Thèbes et que cela aurait été sa faute, ou la raison pour laquelle il aurait été proscrit, condamné, poursuivi et banni. Donc Moïse, selon Fabre d'Olivet, aurait été ce roi d'Égypte qui aurait donné au peuple hébreux les hiéroglyphes secrets de l'Égypte, c'est à dire ce que l'on appelle ses lettres, des lettres. Donc pour d'Olivet, les lettres hébraïques étaient des hiéroglyphes, et ceci est complètement l'envers de la thèse de Champollion pour qui le rapport que fait Champollion traduisant les hiéroglyphes comme des lettres représente l’inverse avec Fabre d'Olivet. Je ne sais pas si c'est une source féconde en égyptologie. Est-ce que Fabre d'Olivet ou cette conception inversée du rapport du hiéroglyphe et de la lettre est quelque chose qui a encore cours et est encore stimulant dans la pensée des égyptologues ?

  

 

suite

 

    Daniel nous répondra peut-être à ce sujet… Oui ..