-----Message d'origine----- 
          De : DWTheaux [mailto:wtheaux@club-internet.fr] 
          Envoyé : quelque part en mars 2008 
          À : Philippe Pignare 
          Objet : Vos positions courageuse sur.. le semblant
        Mon cher confrère, 
           Vos articles sont particulièrement intéressants.
        J'aimerais que le commentaire que je vais tâcher d'en faire soit à
        votre hauteur ; mais je doute que vous ayez seulement le temps d'y
        porter attention - car les arguments sont peu communs et longs à
        évaluer, même sans être particulièrement spécialisé dans leur
        domaine étroit. Il est indiqué toutefois par le respect réciproque
        entre les intellectuels que leur existence vous soit transmise. Je ne
        prétends, quant à moi, à aucune certitude sur les hypothèse que
        je vais décrire - sauf une seule certitude : celle de leur
        possibilité, voire probabilité que l'on pourra estimer élevée.
        Certains ouvrages universitaires - Prof Dan Merkur du Canada et d'autres
        anthropologues, biologistes et agronomes peuvent être mis en
        avant ; quant aux notions psychanalytiques, étant de mon domaine, je
        devrai savoir les assumer. Voici donc ce que je souhaite exposer - dans
        un cadre restreint, car vous verrez vite qu'il s'agit de matière qui ne
        serait pas bien reçue dans une large étendue médiatique et que
        vous saurez la tenir en silence. 
           Votre approche est excellente. L'aide que vous trouvez
        dans le concept de tautologie concernant la dépression et la
        fabrication des anti-dépresseurs fournit une fondation solide voire
        parfaite. Je partage ce point de vue ; mais je me permettrais de le
        traiter en défaut de n'aller pas plus loin. Même s'il s'aventure tout
        à son honneur sur le terrain de la psychanalyse - qu'il place
        justement au premier rang du débordement nécessaire à sortir de la
        nasse tautologique -  il s'aventure sans ouverture. A ce propos, je
        n'ai pas trouvé qu'il cite ou fasse référence à l'un des premiers
        articles de la carrière de J.Lacan - Propos sur la causalité
        psychique - débattant avec ses collègues psychiatres pourtant
        qualifiés en subtilité française (organo-dynamisme de Henri Ey). Cet
        article soutient très bien la valeur alternative de la psychanalyse à
        la médecine du "double-insu" ainsi que vous la nommez. On
        admirera qu'il décrivait bien avant qu'on les découvre, les
        "neurones-miroirs" - et toute la démonstration faite de la
        pulsion scopique supporte votre choix de désigner la médecine
        adverse, une médecine du "de visu" . C'est un appui au
        choc frontal que vous osez en avançant que " l'idéal de la
        psychanalyse " soit " représenté par les
        psychotropes ". Mais sans être serrée, la psychanalyse offre de
        nombreuses fausses pistes. 
           Lorsque vous titrez votre propos : " l'effet
        placebo n'existe pas " , peut-être escamotez-vous ce qui pourrait
        donner lieu à une erreur. Car en effet c'est le placebo qui n'existe
        pas - puisque le placebo a un effet. Je ne parle pas de celui magique
        qui fait son piège précisément. Je parle d'un effet que vous ne citez
        pas ; et par conséquent l'offrant au refoulement. Il est impératif de
        dire que le placebo a pour effet l'hypnose. 
           L'hypnose étant la matière première de la psychanalyse,
        j'y ai souvent songé et je pense que sa cause se trouve dans le
        processus qu'acquiert l'être humain quand il se sert de l'écriture. En
        gros, en apprenant aux gens à écrire, la société leur insuffle une
        capacité qui n'est à priori que potentielle : celle d'entrer en transe
        hypnotique. Le placebo est de la catégorie de ce qui de la lettre a l'hypnose
        pour effet. Telle est ma première thèse - ici résumée. Elle s'étaye
        d'une observation seconde : 
           C'est ici que nous abordons un champ - qui précisément
        de risquer de sortir de la transe, va rencontrer en pratique une
        indiscibilité. Pour commencer, ne risquons qu'un pas, hors du cercle de
        la bienséance. Les anti-dépresseurs sont une création concomitante
        des groupes de déprimés. Vous justifiez cette possibilité
        par les leviers de la croyance et du désir. Du désir, la
        psychanalyse actuellement a déchifré l'algorythme ; mais pas celui de
        la croyance. Ce retard la laisse sur le bord de la route d'où vous
        pouvez la relever, pour l'accuser de nourrir l'idéalisation des
        psychotropes. Mais il faut arrêter votre geste, si nous pouvons
        révéler quelque chose de la croyance, avec la psychanalyse. Je vais
        donc risquer un pas supplémentaire. Nous avons de bonnes raisons -
        probablement même de fortes raisons - de penser que l'usage du placebo
        avec son effet : l'hypnose, soit au cœur, depuis longtemps et de
        manière principale, de manière déterminée et psychologiquement
        calculable, au cœur donc de notre civilisation occidentale. A l'heure
        qu'il est, des biologistes, et agronomes spécialistes de pollens
        anciens, ajoutés aux indices archéologiques, tendent à montrer qu'il
        y eut usage d'acide lysergique (et de son diéthylamide) à des époques
        anciennes. A un certain moment cet usage aurait assisté ce qu'on
        appelle en psychanalyse, une Scène Primitive : la région du temple de
        Déméter était certainement riche en ergot de seigle et nous avons
        toute une série d'observations en faveur de son usage lors du complexe
        traduit par la Bible comme l'initiation de Moïse. Puis la suite
        s'ajoute encore d'indices suggérant que le sacrement chrétien fit
        d'abord usage de cette chimie aboutissant au LSD à la base organique de
        son acte religieux. Même s'il n'y avait ces nombreux indices, le
        contraire aurait déjà étonné puisque l'usage de psychotrope est de
        règles à l'origine des religions. Ce qui nous intéresse, c'est
        qu'assez rapidement la pratique administrative de la croyance posa
        l'interdit sur cette substance - la rangeant ainsi dans l'ordre de
        l'usage placebo. L'eucharistie depuis longtemps est exempte d'ergot
        d'une manière "plus ou moins" sue, car il était éprouvé
        depuis longtemps que substituer à l'intoxication une sorte de chiffrage
        entraîne un phénomène hypnotique - voir le complexe de Moïse
        précisément et le jeu de substitution que la politique employa à sa
        place. Les directeurs des foules savaient donc depuis longtemps l'usage
        à quoi l'on peut prétendre d'un placebo. 
           On pourra donc dire que la psychanalyse entretient des
        afinités avec les psychotropes, non seulement de la passion première
        de Freud pour la cocaïne et non seulement de la dernière que fut la
        morphine soulageant les douleurs de ce qui fut peut-être un cancer - et
        sans parler du tabac - mais encore en comptant que, derrière l'œuvre,
        la recherche la plus constante de Freud en matière de société - à
        savoir l'histoire du monothéisme - cachait le refoulement de cette
        drogue - refoulement que d'aucune manière il n'allait pouvoir
        élucider puisqu'elle ne fut scientifiquement, officiellement, redécouverte
        que plusieurs années après sa mort. Néanmoins, les faits étant ce
        qu'ils sont, la psychanalyse aura fait sous cet angle, de la drogue
        l'abject (plutôt que l'idéal). 
           Aujourd'hui que nous pouvons savoir ces coordonnées
        refoulées, nous pouvons nous offrir une splendide observation de
        l'usage de l'effet placebo - c'est à dire d'un conditionnement de masse
        par les moyens de l'hypnose. Nous devons cet enseignement à la
        religion. Mais est-ce qu'un tel état hypnotique peut être levé par
        l'usage de la drogue interdite ? ce n'est pas sûr car ses racines
        sont plus profondes, dans la fonction linguistique que l'être humain
        porte en potentiel. 
           En tous cas - si ces propos sont exacts - un moyen sûr de
        maintenir cet état est de continuer à maintenir dans l'ignorance
        de l'histoire de l'eucharistie les populations de la civilisation
        occidentale. J'aurai donc compté sur votre silence. 
        DWT 
          
        Source : ------Message d'origine----- 
            De :  la puce à l'oreille 
            Envoyé : samedi 8 mars 2008 09:47 
            À :  wtheaux@club-internet.fr 
            Objet : Philippe Pignare
            
         
        Bonjour, à propos de Philippe Pignarre et de
        son livre "comment sauver (vraiment) la sécurité sociale",
        ces articles paraissent intéressants  
        http://www.ethnopsychiatrie.net/actu/DPRES.htm 
        http://www.recalcitrance.com/placebo.htm 
        http://www.recalcitrance.com/tribune.htm 
        Cordialement. 
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