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PuyPsy2000-20
Rapport d'exercice 20 années de Psychanalyse
de Médecine des Corps Sociaux

Table

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Télémédecine fondamentale
Marquant l'élévation de la médecine par la distinction de la voix (du message) dans l'acte médical,
la télémédecine était ainsi préconçue sous le patronage antique d'Esculape/Asclepius.

 

   

   Les hostilités ouvertes de l’administration de l’hôpital Psychiatrique à mon exercice n'ont sûrement pas manqué d’approbations non déclarées de la part de ses médecins. Elles ne suscitèrent pas d’intervention de la part du Conseil de l’Ordre méfiant de se mêler de « querelles de psychiatres (sic) ». Mais par une occasion seconde il choisit de me signifier de manière avantageuse, à propos de la télémédecine – qui devint le troisième volet de mes activités de base, avec la psychohistoire (AMO) et l'IA (PLAN).
   On retrouve cette troisième activité annexée au module UDIP qui maintenant flotte dans l’espace cybernétique. Après que sa coiffe finale (anti-Œdipe) ait été larguée, le lanceur (Œdipe, Œdipisme, anti-Œdipe) a placé dans ce milieu sans gravité ni frottement (Réalité Virtuelle), l’opérateur psychanalytique qui peut déployer bras, panneaux et voiles, dont la télémédecine fait partie en lieu de ses premiers principes (télécommunication).

   Durant mes années séminales de l’engagement de la psychanalyse dans l’informatique, à partir de 1980 et décisivement 1985, je m’instrumentai d’une activité de téléconsultations. On se souvient que c’est au moment de l’installation de la téléphonie chez lui à Vienne, que Freud inventa la psychanalyse. En atteste un des premiers actes-manqués qu'il analysa en prenant l'habitude d’utiliser le téléphone. À ce point de départ la disposition analysant-analyste parlant presque dos à dos, sans se regarder figure archaïquement la disposition téléphonique ; et plus tard le lacanisme souligne l’exclusive du flux vocal, la physicalité du langage, la voix transportée, enregistrée, stockée etc.. au point d’en faire strictement la matière pulsionnelle dans son Graphe du désir.
   Je pratiquais donc dès 1985 une télémédecine qui fut soutenue par le magazine en vogue Psychologie. Mais l’histoire la fait remonter bien avant. Alors qu’elle gagnait depuis 1920 sa réputation par le monde d’efficace, confort et salubrité, la télémédecine en France (pays des lumières qui ne parut pas être celui des distances) ne fut juridiquement définie qu'en 2009 et pratiquement légale en 2010 ! Ses administrations eurent alors quatre années pour se mettre à jour. Au mépris de l'ordre de l’État, elles lui firent obstacle jusque fin 2017. Mais le blocage de cette pratique est général ; quand 600.000 consultations étaient attendues pour l'année 2018, il n’y en eut que 60.000 d’effectivement réalisées. Caisses SS, patients et praticiens, chacun pour soi méprisent la téléconsultation ainsi qu'en masse, au point qu'on commencerait à soupçonner une inhibition pathologique.

   Tandis que de mon côté je m'étais déclaré inscrit (2018) aussitôt qu'une plate-forme Internet venait de le permettre, le Conseil Départemental l’apprit de la capitale et m’intronisa (2019) « spécialiste de la télémédecine, dans le département ». Quelques confrères firent remarquer qu'il leur était aussi arrivé de téléphoner, mais ces surgissements n’entamèrent pas que l’Ordre avait tranché dans l’offensive qui me chargeait de pratiques sectaires.
   Remis en selle pour parler je signalais donc au cours de diverses interventions, que dans l’histoire entière de la médecine, la télémédecine était un progrès sans précédent ; et sur mon cheval coutumier qui unifie les espaces psychiques et cosmiques, je comparais encore la télémédecine au détachement d’une aussi grande envergure que l'acte écologique d'une sortie dans l'espace. Il n'est pas automatique de s'en rendre compte.
   Pour commencer, ce ‘saut’ radical est faiblement perceptible ou bien quand il apparaît il suscite un vertige. La faute en est qu’avant d’y parvenir les médecins graduellement se sont mis à se comporter comme des robots. À première vue il est facile de le comprendre par la domination qu’a prise la SS sur l’acte médical ; mais si c’est exact ce n’en est pas moins un alibi d’un mécanisme plus profond. Au fond le corps médical s’est conformé sans s’en apercevoir à une imitation de la machine et de son intelligence montante, par un pressentiment, car sa conscience en général s’y est refusé. Hypnotiquement par conséquent les médecins sont devenus d’imaginaires machines d’autant plus qu’ils n’ont pas voulu le voir.
   Telle est l’approche d’une sorte de mur-miroir vers lequel la profession fonce, et dans lequel seulement une fois rentrée elle aura reconnu l’intercession de l’IA. Se sera-t-elle perdue ? Non, surtout retrouvera-t-elle la relation personnelle médecin-malade restaurée, régénérée avec notamment l’immense conséquence de la psychologie dans son art. Mais nous n’en sommes pas là ; ces années 2018-2019 sont plutôt celles d’une exaspération de la stupidité qu’on prête aux machines et je vous demande pourquoi... Nous entamons un renversement projectif. Sur cette crête de la mutation, un observatoire privilégié est nécessaire au renversement qui se déroule. Cet "observatoire" est naturellement celui de l’exercice médical dans le champs psychiatrique, puisque la psychiatrie est en charge des transformations psychologiques et de leur contrôle. Afin de le distinguer dans la télémédecine qui marque décisivement la bascule, je l’ai dénommé « télémédecinepsy » en attendant que d’autres lui donnent un nom meilleur. Cette optique spécialisée regarde naturellement dans l’histoire et la mémoire :

   Lorsqu'on mène une enquête assez simple sur l'histoire de l'Hermétisme, quelque chose de remarquable ressort rapidement : vue la constance de son activité durant les seize-cents première années du Christianisme, voire depuis le début judaïsme, vue sa mémoire de la scène primitive de la scène occidentale dudit Trismegiste " Trois fois Nommé " (Akhnaton-Moïse-Oedipe), on y relève troisièmement que l'icône qui transmet son message, Asclépius, également connu comme Esculape, est le patron de la médecine. Puis non seulement constate-t-on que cette doctrine, ayant été jusqu’à la Renaissance ce qui est devenu actuellement la Science, fut conduite au titre de la Médecine mais les historiens valident également sous ses apparences attendues d'ésotérisme, une orientation surprise : le dernier herméticien, G.Bruno dépeint son fameux Art-de-la-Mémoire (aujourd’hui PLuriel ANalytique) à l'image visionnaire et saisissante, des rouages et circuits des ordinateurs contemporains de la Cybernétique – cela n’est pas étonnant : si Michel-Ange préfigurait l’Anatomie, Léonard de Vinci la Mécanique, d'autres l'Histoire etc.. ; l’informatique aussi fut préconçue.
   En les rassemblant, ces faits annoncent que la perfection essentielle de la médecine comptera les technologie de l’information et de la communication. Ainsi les calculateurs de l'IA et leurs réseaux télématiques paraissent donner à la télémédecine la physicalité qui manquait à la préconception de la médecine moderne. Cependant, la reconnaissance de cette fondation requiert une approche spécialisée de l’histoire et de la mémoire, la psychanalyse et sa « télémédecinepsy ».
   Si cette lecture de l'histoire est correcte, on peut dire que l’Ordre des Médecins me taxant de « "notre spécialiste" en télémédecine », n’était pas si farfelue, surtout si on constate en contre-partie l'incurie que le corps psychiatrique, adresse à cette technologie où elle doit régner ; alors oui, spécialiste en télémédecine, me va bien parce qu'il n'y en a pas beaucoup d'autres. Je dois raconter l’anecdote qui l'appuie :

   Fort de mon entrée soudaine en grâce dans l’orbe du Conseil, je répondais à une invitation distribuée par l'Hôpital Psychiatrique, qui présentait les nouveaux équipements et services qu'il allait offrir à la population. Je m’y rendis et c’était à peine croyable ; il n’y avait pas un mot sur la télémédecine ! aucune estimation ni prévision au milieu des nombreux équipements nouveaux, évidemment pas le moindre soupçon d'estimation conceptuelle non plus. Elle venait d’être légalisée ; elle donne sa physicalité à la parole qui est l'objet par excellence de la psychiatrie ; et pour tout accueil l'hôpital l'ignorait autant que des prélèvements d'organes des Falun Gong & autre Ouïghours. De quoi je parle ?! mais de l'aphasie phobique d'un prélèvement de la voix que constitue la téléphonie ; il n'y a qu'avec cette comparaison de taille qu’on peut le signifier : la communication humaine matérialisée, hameçonnée au bout de la ligne, déchiffrée par l'ordinateur, réduite au rang d'organe, est un tabou pour les prêtres eux-même de son office. Or la voix, prise au téléphone sur un extrait de quelques minutes permet à l’IA aujourd’hui, de poser un diagnostique de dépression meilleur qu’un psychiatre humain peut le faire [85] ! Voilà que l'Hôpital temple de la médecine objectif n'en a pas conscience !
   Mais aussi j’ai consulté depuis ces dernières années les catalogues des congrès de psychiatrie – jamais, aucun, n'a présenté d’intervention traitant la télémédecine ou téléconsultation ; j’ai contacté mes Syndicat des Psychiatres Français et Association de la Psychiatrie Française pour leur demander ce qui se faisait sur ce thème – je n’eus même pas une réponse. Cet ensemble de faits irrationnels prête à des conclusions qui ne sont pas incertaines : la télémédecine est des plus essentiels éléments d’une  physicalité à la charge de la psychanalyse et son ignorance générale, 'à peine croyable', témoigne d'un refoulement extrême et d’autant, d'un phénomène puissant de psychologie collective.

 

   Équipé de ces observations je continuais à suivre le courant de l’approbation par mes pairs, qui me conduisit à une participation dans un projet communautaire. Il s'est agi de soutenir un projet de CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé). Sous le sujet télémédecine trop épineux, on apprit que j'avais fait confectionner à ma main, un agenda de prise de rendez-vous en ligne, à l’usage de ma patientèle seule. C'est par ce biais que j'étais appelé.
   Quiconque est attentif et soucieux du sens du secret professionnel ainsi qu’aux logiciels métiers qui cherchent à s’imposer aux médecins, sait qu’ils sont autant à l’usage des grandes plateformes de médecine en ligne, mercantiles. Lorsque le médecin y enregistre un patient, dans les profondeurs d’un dernier onglet, un de ces logiciels par exemple enregistre par défaut que ce patient « accepte que toutes ses données médicales soient partagées avec tous les membres de la plateforme (sic) ». J’ai constaté que même les 'formateurs', nécessaires à mettre en main des instruments si sophistiqués, déclarent l’ignorer ! Ce type d'infiltration du marketing, que tout le monde subodore et abhorre est une fatalité ; cette corruption de principe du système culturel actuel, suscite un intérêt pour les solutions strictement, réellement indépendantes. Mon agenda personnel, typique de cette solution, accrut les faveurs qu'on me portait et motiva mon enrôlement. Ce passage au projet d'une CPTS m'a donné l'occasion de précisions :
   En psychanalyse et psychiatrie on peut communiquer à peu de frais et de la meilleure manière par téléphone. Je viens de faire état de la preuve qu’apporte l’IA de la suffisance de la voix ; deuxièmement j’ai fais remarquer que cette voix est aussi objet pulsionnel – autrement dit, tout ce qui l’habille par la circonstance du présentiel la marque et la déguise. Comme l’atteste la névrose de transfert « une voix c’est bien, en présentiel bonjour les dégâts ». L'analyse du 'moi' ajoute que l'image forme ce simulacre. La visio-consultation n'est à ce titre pas plus salubre que le présentiel en comparaison de l'aseptique téléphone. Cependant la SS impose un présentiel obligatoire et interdit la téléphonie pure. À peine justifiées en médecine générale – sinon certainement signifiant le manque de confiance dont on accable le praticien – dans l’acte psychiatrique ce sont carrément des règles contraires du bien. Comme expliquer que la sécurité porte la négation de ce qu’elle protège ?

   D’une part, quand on est administrateur, on ne peut pas s’empêcher d’administrer, d’autre part les administrés sont rassurés si on leur inflige règles et contraintes. Dans le cas où l’enjeu est une transformation fondamentale, cette symptomatique de base est poussée à l’extrême. S’ajoute avec les automates intelligents une aggravation ; ils offrent une sécurisation de façade, aussitôt opportunité de se faire obligatoire, et derechef opportunité aux perversion collatérales. À ce jour leur marketing peut ainsi jouir de la visio obligatoire. Cette haute technologie prétexte des cryptages surabondants. Des logiciels coûteux et impénétrables sont imposés aux téléconsutations, c’est à dire autant d’occasions de portes-dérobées comme celle décrite ci-dessus. La corruption du monde étant une réalité, la pathologie des compulsions une fatalité, ces plateformes métier, ne peuvent pas s’empêcher de loger des moyens de surveillances et ponction de données privées ; et ces entorses à la déontologie du 'privé' médicale sont, elles, bel et bien sécurisées. Ce serait naïf de croire qu’il puisse en être autrement – ce n'est pas la théorie d'un complot mais la théorie du psychisme.
   Il est par conséquent plus que probable que la télémédecine naissante soit entourée de fées et rois mages déterminés à interdire sa fonction essentielle. Ce sera le rôle d’une télémédecinepsy d’expliquer la valeur d’une téléconsultation personnelle, indépendante, respectueuse de la rencontre, et hors tout système qui la contraint à des modalités surajoutées. Par rapport à un simple appel téléphonique, que personne n'espionne sauf si on parle avec le roi d'Arabie dans une ambassade, les systèmes coûteux et pervers ne rassurent nullement des patients déjà perclus d'enquêtes et de mise-en-données de toutes parts. Plus que partout évidemment en psychiatrie, l’acte médical n'est excellent que dans le rapport psychique qu’il établit entre patient-médecin, et cet accès dépend d'abord de l'indépendance, de la simplicité, et de l'absence d'interférence en sa disposition.
   Au moment où j'écris ces lignes, la CPTS qui m'a donné l'occasion de m'informer est dans la passe de la compétition avec d'autres projets ; c'est à un ajustement en cours que je m'applique et, le théorisant, nous devrons voir ultérieurement les résultats du sort d'autant qu'on doive (revenant au début du chapitre) les évaluer dans un ensemble que présente l'allégorie du satellite IA, module UDIP de la psychanalyse. À ce point il faut terminer en ajoutant les modifications de culture et de psychohistoire qui ont encore évolué depuis que tous étages du lanceur révolus, la psychanalyse raisonne du point de vue de la scène primitive amarnienne et d'un dernier scoop.

 


[85]   http://www.slate.fr/story/177849/intelligence-artificielle-depression-anxiete-enfants

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