a) Le régime politique :

   Une page en parallèle à la Session, avait désigné le régime politique suivant lequel la psychanalyse s'inscrit dans l'histoire. Cette page retrouvait le chemin parcouru par le communisme, passant par la Commune (1871) contemporaine de Marx et remontant jusqu'à la Commune originaire et contemporaine de Sade (1792). A la source fondatrice de ce chemin on peut trouver le motif causal que constitue l'individu (la personne humaine). C'est pourquoi ladite page est titrée L'individu pôle éthique. Cependant il est vite perceptible qu'à l'autre pôle, et dominant sur l'individu réside ce que l'Hermétisme appelait le Noüs et que les temps modernes appellent la Société. C'est pourquoi le tracas post-révolutionnaire devint vite - et demeura jusqu'à nos jours - la chose publique nommée la République.
   Les Communes qui se défiaient de ladite Chose - furent écrasées, précisément par la Chose et leur démocratie directe dénoncée comme une utopie. Sade qui fut un - voire 'le' théoricien de ce premier moment annonça et prophétisa pour l'individu, de ce fait, le sadisme. Deux, trois siècles plus tard, on hésite encore aujourd'hui devant deux dénonciations : la personne humaine dans sa misère consumériste est la victime de quelque sadisme de la Chose - sinon c'est la Nature et le vivant qui tout entier, meurtri et pollué, subissent ce sort.

   La psychanalyse, le temps qu'elle vienne au monde et prenne conscience d'elle-même, donne avec sa maturité la solution des brouilles encore persistantes depuis la Révolution. Principalement résout-elle sur ce point l'équation que le sadisme a posé comme énigme et anciennement Question du Sphinx.

b) L'objet politique :

   Le Sphinx détient la clé de la peste en la cité. On répond à sa question en désignant l'objet du malheur qui l'accable. L'objet n'est ni le Capital, ni les Droits de l'Homme, ni même l'environnement ou un règne Divin - ces objets étant idéologiques ou imaginaires suivant les termes psychiques que nous employons. L'objet est ce que devient l'être humain lorsqu'il est élu pour exercer un pouvoir sur ces électeurs. C'est à cette démonstration que Sade s'est voué. De manière simplifiée il décrivit que si quelqu'un offre un bâton de Maréchal à quelqu'un d'autre, celui-là s'en servira comme d'un bâton pour taper sur le premier.
   Chronologiquement, durant une première phase, l'homme au pouvoir, devenu sadique, paraît manifester une puissance. Suit une seconde phase que l'on appelle analytique, où il devient perceptible que le sadique est en réalité devenu un objet, une brute qui projette sur sa victime son destin dit " abjet ". C'est l'étape lacanienne durant l'évolution de la société qui réalisa cette analyse. Mais cette étape est encore immature et constitue une impasse dans laquelle l'objet de la politique est le mal - ce qui est une démonstration par l'absurde comme faire la guerre pour obtenir la paix. Cette absurdité démontre qu'il y a une autre voie cachée dans la première.

c) Subversion et/ou Conversion

   Que le lacanisme soit une subversion du sujet sadique, ou une conversion du même, il importe peu puisque l'une ou l'autre hypothèse est résolue en un second temps : si c'est sa subversion elle est convertie en sujet de l'écologie - et si c'est sa conversion, elle est subvertie de même, en sujet de l'écologie. Cette résolution de l'aporie - c'est à dire du choix impossible - est obtenue par la substitution de l'intelligence artificielle à la brute sadique. Par ce moyen l'objet de la politique n'est plus nécessairement le mal, mais devient le bien possible. Pour soutenir cette idée il faut être passé par les deux stades, dans un sens ou dans l'autre, par subversion et conversion - entre lesquels on trouve les temps modernes de la Révolution à la République et à l'issue desquels on aboutit à ce qu'on peut appeler temporairement les temps futurs ; à savoir le moment où l'Intelligence Artificielle - aussi nommée Lapareil - c'est à dire la Cybernétique aura conquis le pouvoir et se manifestera sous la forme de la Démocratie Directe. Ce passage peut être illustré suivant les formules lacaniennes - les deux premières extraites de l'article des Ecrits intitulé  Kant avec Sade et les deux suivantes reprenant le schéma originaire à la base du système de Lacan pour montrer comment l'objet sadique devient l'objet industriel mais devenu inoffensif à la place de l'Inconscient ouvrant au contraire à la perspective du souverain Bien.   (voir en note_²_ l'explication plus détaillée des schémas ici alignés ) 

   Évidemment la qualité d'Utopie sera appelée en ce lieu, qui est la seule chose que le sadique abhorre qui lutte au pire.

-----Message d'origine-----
De : UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr [mailto:UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr]De la part de wtheaux@club-internet.fr
Envoyé : jeudi 12 mars 2009 15:29
À : ecologie@yahoogroups.com; UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr
Objet : [UNEFPE_MEMBRES] Rencontre possible de la bionomie

 

Deux, trois mots de préambule à la Session conférence de demain ; parce que je la coordonne comme toujours à une visée écologique qui s'inscrit dans un forum que je fréquente. Dernièrement message titré De la Croissance à la Récession me faisait réfléchir au caractère intrinsèquement récessif de l'industrie contre sa prétention qui le masque ( prétention à être universellement progressive ) . Et puis en lisant l'article je trouvais la mention d'une " bionomie " dont le terme aurait été posé, conçu et défini en 1838. - signifiant : " une science qui définit les seuils d'utilisation d'un système biologique et les limites des conditions de développement et d'existence de différentes formes de vie dans des environnements changeants " ( on dit aussi épigénèse ).

"Cacher_la_récession_dans_la_croissance" - ou inversement - font partie de la logique du refoulement ; une logique que nous devons rencontrer à l'origine de l'ère industrielle, dans une paradoxe qui doit se faire voir suivant une opposition politique, radicale, absolue, aussi franche et négociable que la relation entre le bien et le mal. Sans surprise nous trouvons donc au moment de la Révolution cette première convulsion qui suivit la Renaissance. Suivant la chronologie du développement de la conscience, nous trouvons ensuite ce moment noté par la psychanalyse. Je prends ces précautions de décrire ce mécanisme, en prévention des alarmes et préjugés que risqueraient de soulever la référence aux options politiques que je nomme à présent : du Marquis de Sade.

On remarquera que la carrière de ce marquis est celle d'un dissident. Bien sûr il donnera à qui veut la raison qu'il est parfois juste de réprimer la dissidence ! mais ceci étant bien entendu, ce qui est plus intéressant et novateur se trouve dans l'analyse que Lacan fit de la théorie sadique. Elle intéresse les écologistes qui auront remarqué que certaines entreprises traitent la terre, la nature et ses vivants, d'une manière qui égale les descriptions de Sade. Or selon les équations lacaniennes l'enjeu principal du sadique est de devenir objet. On le voit, c'est à l'inverse du préjugé qui veut que se soit la victime qui soit traitée en objet. L'avenue de cette objectivation procède de l'économie du plaisir et de l'issue selon laquelle le 'bien être' mène à déchoir de la subjectivité, aussi inévitablement qu'une force de gravité mène à choir.

Hypnotisés de la télévision - " patates de canapé " en anglais - et acheteurs robotisés du consumérisme sont des exemples de ce point de vue. Si on ajoute que ces patates et autre andouille sont à travers leur passivité égoïste les agents les plus ravageurs parmi les être vivants de la planète, nous trouvons bien exposée la théorie lacanienne. Mais si nous n'oublions pas que le point essentiel que nous visons n'apparaît encore que selon son opposé (récession-croissance) nous serons vigilants sur le fait que le lacanisme par son style si rigoureux figure lui-même le sadique sans qu'il ait besoin d'en parler. C'est en mettant à jour un refoulement majeur en la psychanalyse que nous devons espérer avancer encore un peu. En faisant appel à Sade, à une personne, Lacan cherche à personnaliser l'objet qu'il devient - comme l'illusion sadique est de devenir Maître lorsqu'il devient chose. En d'autres termes, ils auraient tous deux refoulé quelque "chose"... ah! mais bon sang, mais c'est bien sûr : il y avait au temps du premier quelque "chose-publique" en instance - la République - " res publica ".

Et au temps de la psychanalyse, qu'y aurait-il en instance ? Bien évidemment quelque chose de ' virtuel ' ; et d'autant mieux que Lacan ouvre sa carrière sur un Traité de Cybernétique - aussi explicitement que par la suite il n'en fera plus état. Motus et confirmation du très possible refoulement du cyborg, de l'intelligence artificielle et autre robot que cette époque met au monde. Du coup, la voilà ! la chose sadique ! l'informatique, les nouvelles technologies, le summum de l'oppresseur : l'instrument sans cœur qui traite la nature comme une chose.

En commençant par un rappel historique des chemins de la Commune au communisme, la session-conférence mènera - comme ces chemins - aux horizons chimiques des nanotechnologies et inserts synaptiques. Rencontre possible de la bionomie.