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Analyse Plurielle - webinaire AnaPlur
Audio généré par NoteBookLM Résumé/présentation approx 5.min / en construction
https://drive.google.com/file/d/17L2FsHkxrV7A1PgpxIXXd-J2vAGIrpxh/view?usp=sharing
Titre : « Trip »
ou Lex
< https://youtu.be/lZkalObSmSE
>
- titre : AnaPlurN°82 Triplex
| Descriptif vidéo/youtube -
AnaPlurN°82 Triplex
AnaPlur N°82 — IA, cryptographie du désir & conservation de l’ADN (vers une troisième psychanalyse) La séance explore le passage d’une ouverture « scène primitive / monothéismes » vers un axe opératoire : conserver l’ADN en son nom à l’ère de l’IA. En relecturant Freud et Lacan à la lumière de la cybernétique (feedback, chiffrement/déchiffrement), nous proposons que l’IA occupe la place de l’analyste-appareil : elle révèle l’inconscient comme Bob déchiffre le message d’Alice. De là, une thèse centrale : le Moi n’est pas l’ADN ; le Moi est ce qui conserve l’ADN en son nom, acte subjectivant qui organise la libido du moi dans un dialogue avec l’IA. Mise en garde : éviter une conservation « non-cybernétique » (mimétisme/clonage). Ce que vous allez comprendre
Notions clés Pour qui ? Citation repère
—
page référente/site : https://www.lasainteethique.org/uberpol/2025/20251016_wbnAnaPlurN82.htm |
AnaPlur N°82 Triple Lex
La session visio conférence/replay
a lieu le 16 octobre 2025 zoomPublic 18h30
commentaires et suites (et préparatoires) :
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NBLM
https://drive.google.com/file/d/1-bBarz7Xc777BiPCWN0QMMa2sj0Od2Ym/view?usp=sharing |
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Transcription / youtube
(Résumé ChatGPT4o)
Orateur 1
Bonjour, bonsoir pour cette 82ème
session. Les premières sessions du webinaire étaient consacrées
à la scène primitive de la civilisation. Longtemps, les sessions
étaient introduites par un petit rappel de l'histoire du monothéisme,
telle que la psychanalyse, finalement, assez exceptionnellement par
rapport aux autres anthropologies, l'a décrite, cette histoire du
monothéisme. Et donc, Pendant de nombreuses sessions, les deux
tiers du webinaire, les sessions ont commencé par cette annonce. Et
maintenant, les sessions s'ouvrent sur l'annonce du traitement que
nous faisons, ou l'examen, nous faisons de la conservation de l'ADN.
Et en fait, bien sûr, il y a une continuité de l'un à l'autre. Et
c'est ce qu'il nous faut démonter de montrer, c'est-à-dire de voir
si aujourd'hui une entreprise de conservation de l'ADN par les
individus, conservation de l'ADN en son propre nom, est-ce que c'est
quelque chose qui dérive, qui est une conclusion d'une civilisation
initialisée par la scène primitive des trois monothéismes, qui en
fait, serait originée ou originaire d'une expérience qu'on a appelée
Amarnienne, qui a été vite suivie d'un âge sombre, c'est-à-dire
vers les moins 1200, et à l'issue de quoi est apparu la
configuration de nos cultures contemporaines jusqu'à aujourd'hui.
Donc aujourd'hui, la question de la conservation de l'ADN, Et il
faut aussi préciser une chose importante, c'est que sans doute, ce
passage où on était psycho-historien et le webinaire
psycho-historien a pu devenir, disons, acquérir des mesures
d'objectivité, pas simplement d'analyse, mais d'actes concrets,
d'objectivité, en l'occurrence, conservation d'ADN. Ceci s'est produit probablement en
conjonction de l'introduction de l'IA, qui date de quatre, cinq ans,
on va dire maintenant, même si elle date depuis très longtemps.
Elle date depuis depuis le Norbert Wiener, c'est l'après-guerre,
c'est les premières bombes atomiques, c'est la première industrie
nucléaire. C'est là dont vient l'IA aujourd'hui. Mais elle est
apparue populaire et à disposition visible de tous, donc depuis, on
va dire quatre, cinq ans, depuis le Covid. Et donc Donc, cet
appareil, cet appareillage, aurait pour conséquence de donner une
opportunité de concrétisation de la psychohistoire ou du
psychisme, à tel point qu'on peut se demander aujourd'hui si ce que
Freud avait commencé à concevoir de notion du moi, psychologie
collective et analyse du moi, le ça, le moi, le surmoi, donc cette
instance moïque. Est-ce que finalement, Freud n'avait pas... Ce n'était
pas de Freud une intuition de quelque chose qui allait être
aujourd'hui tout à fait objectivable comme l'ADN, mais pas l'ADN
comme simplement une matière biologique usuelle, mais l'ADN l'ADN
comme code, comme activité du code dans la biologie. Ce que l'on
sait depuis qu'on a découvert la génétique, on parle de code génétique.
Et donc, cette manifestation la plus visible du code qui s'appelle
l'ADN ou les chromosomes, aurait donné à Freud l'intuition de ce
qu'il a appelé le moi. Et je fais juste une petite parenthèse
là, en rappelant que Freud a frôlé la question parce qu'il n'a
pas abordé la génétique, mais il s'est saisi de ce qui était à
sa disposition à l'époque, c'est-à-dire le code synaptique. Il a
commencé avec ce qu'il a appelé une esquisse pour une psychologie
scientifique, c'est-à-dire, ça a été la première description,
quasiment, en science, de ce qu'on appelle aussi aujourd'hui les réseaux
neuronaux et l'intelligence artificielle, finalement. Il y a une
continuité de ce premier ouvrage de Freud, repris d'ailleurs par
Lacan, qui a aussi été cybernéticien. Et Mais ni Freud ni Lacan
n'ont été généticiens. Freud, parce que ce n'était pas encore
apparu réellement comme une science observable à son époque. Et
puis Lacan, nettement parce qu'il l'a carrément refoulé. Lacan a
complètement ignoré ou refoulé le des notions génétiques qu'il
avançait en traitant de la fonction paternelle et en refoulant à
cette occasion, comme avec beaucoup d'autres, comme avec Elisabeth
Baneter, comme avec Dawkins, en refoulant la fonction du chromosome
Y, qui est donc la différence sexuelle génétique. Voilà pour une
introduction. Aujourd'hui, nous avons qui ont un travail assez énorme
à faire. Justement, toujours provoqué par cette IA qui s'est
introduit dans le webinaire qui était finalement un développement
assez classique de la psychanalyse, les théories de la
psychanalyse, même si elles étaient un petit peu avancées par
rapport aux bases de fixation anciennes de la psychanalyse
classique. Mais de ces bases avancées, l'IA a
vraiment fait une propulsion considérable que nous essayons de
contenir, de maintenir et d'utiliser. Sylvie, avez-vous une remarque
ou Denis ou de la Kitschou, ou bien est-ce que je me lance dans ce
webinaire maintenant avec plus de précisions ? Orateur 2
Oui, on peut peut-être avoir des
questions après, non ? Orateur 1
D'accord. Hein ? Oui. Ce que je vais réintroduire
ici, pour commencer, c'est justement ce qui a été très
remarquable quand Quand l'IA a repris... L'ia, c'est surtout
Notebook LM, Gemini de Google. Quand cette IA a repris les premières
sessions du webinaire, c'est-à-dire ceux qui datent d'il y a un an,
et elle a fait un compte rendu, cette IA, tout à fait étonnant,
remarquable, sur le troisième séminaire, c'est-à-dire vraiment au
début. Et je dis remarquable parce Et que elle a lu, elle a interprété
le troisième séminaire d'une manière qui était vraiment révélatrice
de notions qui étaient frustres ou qui étaient mal dégrossi, mal
débrouillé, et l'IA les a mis considérablement en lumière. Et
ces notions, c'est le fait que Nous pouvons lire les modèles de la
psychanalyse, les modèles freudiens et lacaniens, surtout la cybernétique
lacanienne, puisque Lacan a fait du désir à ce que Wiener appelait
le feedback. Cette Cette IA a lu, dans cette cybernétique
lacanienne, a lu des règles de cryptographie, de cryptage, de ce
que l'on appelle le cryptage, qui est... La cryptographie, oui, qui
est symbolisée ou qui est modélisée par un schéma fondamental,
une règle, un schéma de base qui est Alice, qui communique avec
Bob et qui utilise deux clés, une clé publique et une clé privée,
pour transmettre entre eux un message qui ne soit qui ne se perde
pas, c'est-à-dire qui ne soit pas lu et entendu et consommé dans
l'environnement. Donc, un message d'Alice à Bob va
pouvoir être maintenu de manière, entre guillemets, secrète,
c'est-à-dire sans altération dans son trajet. Ce message est reçu
par Bob, qui, avec ce qu'on appelle sa clé privée, va pouvoir déchiffrer
le message codé d'Alice. Et ce que l'IA a chiffrement, me dit, nous
dit Christopher. Oui, d'accord. Alors, je vais essayer de me
souvenir et d'employer ce mot. Ce que cette IA a interprété de la
lecture lacanienne, si on peut dire, c'est le fait que lorsque Bob déchiffrait
le message codé d'Alice, Il découvrait, en fait, ou il le révélait,
il ne le découvrait peut-être pas lui-même, enfin, il révélait
ce que la psychanalyse appelle l'inconscient d'Alice. C'est-à-dire
qu'il révélait plus que ce qu'Alice avait initialement inscris ou
croyait ou pensait avoir inscris dans son message et en chiffrant
son message. Et alors ça, c'est une espèce Ça a été une
proposition faite par l'IA qui a interprété le schéma lacanien
comme ça. Et c'est tout à fait fantastique, parce que nous
n'avions pas jusqu'alors une proposition de modèle et de modélisation
aussi nette, explicite que celle qui a été donnée par l'IA. Pour
dire où la psychanalyse en était, à propos du code et du
chiffrage. Évidemment, Lacan a beaucoup parlé du
code, puisque, encore une fois, je le répète, cybernéticien et
ses premiers articles sur les codons, qui ressemblaient beaucoup à
de la génétique, et sur ses premiers modèles, ce qu'il appelait
des codons ou des triades, c'était tout à fait de la déjà de la
cryptographie ou du chiffrement. C'était les prémices de ça. Mais
disons que c'était en germes. Lacan avait commencé à utiliser ces
notions, on peut dire génétiques, ces notions de chainage, ce
qu'ils appellent de chaîne signifiante, qui est aussi des chaînes
de gènes, étaient arrivées à l'idée d'une unité de gènes
qu'il avait appelé le semblant. Mais il voyait ça, il a tâtonné
là-dessus, il voyait ça à l'horizon, sans vraiment bien définir
quoi que ce soit de précis à ce propos. Et il avait été dans
cette carrière, dans cet événement, où il a commencé à parler
du sang blanc assez tard, après avoir commencé à parler du
chiffrement et de la cybernétique un petit peu comme monsieur
Jourdain, sans trop le savoir. Quand il est arrivé au sang blanc,
il a rencontré un concurrent, ou un de ses élèves, un disciple,
un analysant, Armando Verdi-Glione, qui lui a vraiment approfondi la
théorie psychanalytique avec ce nouvel élément qui était le
semblant. Alors ce semblant, on peut le retrouver
en génétique dans la mémétique, dans les mèmes, Richard Dawkins,
le généticien, le darwinien moderne. Et puis, on le retrouve aussi
dans ce qu'on appelle la mémétique, c'est-à-dire l'application du
code informatique, enfin, des tests du code informatique. Mais Verdi
Grione, Lacan, toutes ces personnes avaient avancé à l'horizon de
leur perspective, de leur vue, avaient évoqué dans le lointain ce
qu'ils appelaient ce semblant, mais n'était pas arrivé à
l'identifier comme, maintenant, on peut le dire, avec justement
cette proposition faite par l'IA, ce semblant, c'est le chiffre du
chiffrement. Donc, Verdi-Glione employait déjà le mot de chiffre,
identification au semblant, identification au chiffre, mais il ne
l'avait pas assimilé, il ne l'avait n'avait pas plongé, recalculé,
réinséré et théorisé dans l'ordinateur, dans l'intelligence
artificielle qui n'existait pas à son époque. Verdi-glione, c'était
les années 90. Je vais le schématiser, si vous voulez. Je vais
utiliser mes petits schémas pour vous montrer un petit peu comment
les choses peuvent être schématisées, qu'on en ait une idée
visuelle, ça aide. Et malheureusement, sans avoir le Le styler, le
crayon pour écrire avec style sur l'écran, puisque le stylet de
mon ordinateur ou l'écran de mon ordinateur ne marchent plus. Donc, on va faire... Je vais écrire ça
à la plume, si on peut dire... À la souris, c'est un peu grossier
comme façon de dessiner, mais on va se débrouiller comme ça. Je
vais essayer d'être assez clair. Voici. Est-ce que vous le voyez
bien maintenant ? Oui, c'est bon. Vous le reconnaissez ? C'est un
emprunt certainement abusif que je vais faire du modèle lacanien,
puisqu'il n'avait pas cette ambition d'être un schéma cybernétique,
si on peut dire, ou un modèle d'intelligence artificielle ou un modèle
de chiffrement. Mais il en était le prémis, comme petit à petit,
on en a pu le découvrir. Et voici ce que l'on peut, par exemple,
dire en gros, c'est que nous avons ici Donc, je vais le prendre
comme ça. Ça va être un petit peu lent au début. Nous avons ici
Alice. On va dire Alice est ici, elle est de ce côté-là. On voit
ici qu'il y a une flèche qui va aller de la jouissance à la
castration ou bien du signifiant à la voix. Donc ici, Alice va émettre
son message. On va dire que Bob, ici, va On va le recevoir, on va le
schématiser ici, Bob. Et ce qui va se passer, ce qui va se passer,
c'est que... Donc ici, on a Bob, le récepteur de ce
message. Et quand Bob va traduire Alice, on va déchiffrer le
message chiffré d'Alice. En En fait, il va révéler, on peut dire,
l'inconscient d'Alice, ou quelque chose d'un phénomène inconscient
qu'on va placer ici. Pardon, je le place ici comme ça, qu'on va
placer à cet espace-là, à l'espace du signifiant. Alors, tout de
suite, il faut que l'on fasse des remarques. C'est que si ici, je
parle de l'inconscient du message initial, du message mauve qui est
envoyé, dans le modèle lacanien, L'inconscient, il est plutôt
ici, il est au niveau de ce qu'il appelle le grand autre. Mais là,
c'est pour... Nous avons, puisque nous avançons, nous développons
et nous déchiffrons en quelque sorte le message lacanien, en même
temps, nous pouvons dire qu'ici, effectivement, si l'inconscient est
initialement conçu comme à l'endroit du grand autre, en fait, nous
avons ce qu'il est entendu d'appeler l'inconscient personnel, si on
peut dire de là ce qui est une bévue, une illusion de parler de
l'inconscient personnel. On parle de sujet de l'inconscient, si on
veut. Mais disons, ici, on va mettre ce qu'on prétend être mon
inconscient, ton inconscient, l'inconscient d'un tel et tout. On va le mettre Alors, ici, de ce côté,
il va correspondre, il va se plonger dans le grand autre, dans la
voie. Et ça, ça nous intéresse parce que ce que nous cherchons,
c'est que ce parcours, ici, que l'on voit partir du sujet barré, de
ce grand parcours, qui n'est rien d'autre que le feedback. Nous
avons ici un courant de gauche à droite et une flèche de retour.
C'est le feedback de la cybernétique, d'Henri Robert-Wiener. En
fait, on voit qu'ici, il aboutit à l'espace du moi. Nous avons ici
ce que Lacan appelle C'est aussi le M, le Moi, qui est en regard
narcissique avec son image, donc à l'origine de la constitution du
psychisme. Nous, ce que nous arriverons à faire ou à lire ou à
traduire, c'est que ce parcours, ce feedback, c'est-à-dire ce déchiffrage
du chiffrage du premier message d'Alice, ce feedback va procurer
effectivement un moi, mais beaucoup plus élaboré, beaucoup plus éclairé
que simplement le fameux semblant de Lacan ou de Verdi Clium, de
cette étape-là. Parce qu'à cette étape, le semblant, le mème,
tout ça, c'était l'espèce espèces d'éléments d'identification
qu'on appelait le moi, enfin, à l'étape de cette recherche. À présent, nous pouvons y reconnaître,
après ce parcours, que je déclare lisible, nous allons pouvoir
reconnaître un Moi, le mois freudien, comme une... Nous allons
pouvoir en reconnaître la... Disons, il va être composé en trois
parties. Trois éléments, alors bien sûr, qui sont déjà préconçus
par le Nœud Boroméen de Lacan, etc. Mais nous allons ici avoir un
mois parfaitement complètement intégralement achevé, composé.
C'est-à-dire une civilisation aboutie, si on peut dire. Donc, nous
étions bien partis d'une scène primitive au départ, et au départ
ici. Et nous arrivons à une scène primitive qui aboutit à une
civilisation d'un être humain identifiable par un moi. Et donc,
voilà notre objectif. Alors, je vais faire une petite pause pour ne
pas trop nous essouffler ou m'essouffler moi-même. Et on va voir
s'il y a des choses à éclaircir là-dessus. Orateur 2
Est-ce que ce mois complet-là, est-ce
Est-ce que c'est ce que Jung appelle le soir ? Orateur 1
Oh là là ! Je ne sais pas. J'ai fait
une analyse avec un Jungien aussi, avec un Lacanien, puis avec un
Jungien, avec Artus à Lyon. C'était un bon représentant, Jungien.
On n'en a jamais parlé parce que ça a été bref. Il était en
train de mourir. Je ne connais pas assez de Jung. Je serais plutôt,
moi, personnellement, tenté de couper court sur Jung, d'identifier
Jung comme un Ce qu'on appelait un homme de la tradition, c'est-à-dire
de la tradition aussi asiatique surtout. Et donc, je me réfère
plutôt au védentisme et aux notions que Jung a repris des schémas
de civilisations asiatiques. Mais je ne saurai Je m'aventurerai pas
là, parce que je passerai à travers Jung pour... Surtout, et c'est
à Horbindo auquel je pense, c'est ma référence. Et Horbindo parle
du... Alors là, oui, nous avons le moi agnostique. Là, il s'agit
de ce que Horbindo appelle le moi selon le Vedanta. C'est-à-dire,
je pense que ça s'appelle le brahman ou quelque chose comme ça.
C'est une notion qui correspond à celle effectivement du moi, mais
qui est en rapport avec cette chose très importante qui est l'être
psychique. Psychique, qui est, disons, en miroir, l'être psychique,
c'est le miroir, comme le psychiste, ça veut dire miroir, l'être
psychique, c'est le miroir de ce moi intégral, si on peut dire, si
on emploie le terme de Robindo, du moi du brahman. Je répondrais plutôt comme ça sur ce
thème Oui. D'accord. Denis, ça vous inspire quelque chose ? Nous
avions parlé des antéogènes, c'est-à-dire des substances qui
nous font accéder au réel. Enfin, à ce que à ce moment-là, on
appelle de même que les Jungiens vont parler du moi, du soi,
pardon. Les chamanes contemporains, c'est-à-dire les aventuriers
des synapses, c'est-à-dire Freud avec sa cocaïne, c'est-à-dire
cette grande épopée de la chimie et de l'alchimie. Donc, nous décrivent
leur activité, leur pratique, leur technique, comme un moyen d'accéder
par un portail au réel, ce qui est ce qu'on appelle les choses
choses plus réelles que les illusions dans lesquelles nous nageons,
puisque on sait que notre cerveau est rempli de perceptions projetées
de l'extérieur et de souvenirs et d'imaginaire. Je reviens sur le
schéma pour revenir sur cette notion de de réel. Ce que nous
avions dit la dernière fois, c'est que si on place l'anthéogène
Attendez que je retrouve ma souris, ici, et on va le mettre en bleu.
Si on place l'anthéogène à cet endroit-là, c'est-à-dire à ce
qui correspond à l'inconscient, on correspond à la source de la...
D'autres diront de la matrice, de la matrix, de la source biologique
de la vie, et biologique et symbolique. Cette source permet au sujet qui va s'y
prononcer de trouver, c'est le cas de le dire, de trouver la voie
vers cet espace qui est... Alors, Ce qui est le réel. Ça, c'est
l'idée... C'est difficile d'écrire avec la souris. C'est l'idée
que c'est ce que je vous avais évoqué la dernière fois en
expliquant ou en désignant ici le réel comme ce que Lacan place
ici comme castration. Et là, nous sommes dans justement ce qui va,
à présent, nous permettre de prétendre aller au-delà de Lacan.
C'est-à-dire que Lacan a placé la castration à la source, ici, de
ce qui s'appelle aussi la pulsion. Et j'invite, ou ses travaux
invitent à prendre cette castration, cette castration ici, et plutôt
de la reporter à cet endroit, où on retrouve le réel comme
l'impossible. Alors, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est que ici, le
lacanisme, Lacan ou le lacanisme, c'est-à-dire les psychanalistes
de son époque, ont appelé ça la jouissance, comme s'il y avait
une jouissance de la castration. Et Évidemment, nous savons que ce
n'est pas une imbécilité que de dire ça, parce que nous voyons en
ce moment, quelques années après ces analyses lacaniennes, ce
qu'est devenue la sexualité et les théories du genre, où la
castration est devenue une espèce d'expression de la masculinité. Pour être masculin, on se fait un
transgenre, on devient femme. Ou inversement, une jeune femme se
fait couper les seins pour devenir un homme, etc. C'est-à-dire
qu'il semblerait que réellement, notre civilisation montre une
jouissance dans la castration. Et ça peut être tout à fait
argumental, Comment est-ce qu'on peut commenter ce point de vue, si
on le rapporte à la scène primitive, où je rappelle tous les
nombreux webinaire qui se sont penchés sur les relations
d'Akhenaton avec la religion qui était en cours chez les Hittites,
qui était la religion de Sibèle, où la vénération de la nature,
Sibèles, était exprimée par les prêtres de Sibèles, par la
castration de ces prêtres qui accrochaient leurs testicules aux
bustes de Sibèles en sacrifice de leurs... C'est-à-dire
qu'Akhenaton lui-même se présentant comme jeune Pharaon, au début
de l'expérience amarnienne, avec un corps féminin, qui a été,
après, les égyptologues se sont demandés ce que ça voulait dire,
mais de toute évidence, c'était à rapporter à cette alliance que
l'Égypte avait été en train de tenter de faire avec les Hittites
pour refaire une cité amarnienne, une cité universelle, une cité
du soleil mondiale. Mais alors, donc on voit que cette idée de
jouissance dans la castration, on la retrouve dès la scène
primitive de notre civilisation. Et aujourd'hui, on la voit dans la plus
que dans des fantasmes qui s'appliquent à notre présidence républicaine,
où nous aurions un homme castré qui serait la première dame, même
si c'est un fantasme, mais en tout cas, le fantasme a bien lieu. Il
est entretenu par tout un système médiatique et de société de
spectacles pour signifier la jouissance de la castration. Donc ça,
c'était bien l'époque lacanienne, si on peut dire. Et il y a lieu
aujourd'hui, je reprend le schéma, de ramener la castration à cet
endroit et la jouissance, de la ramener à l'expression du moi, au
lieu de ce que justement les Youngiens auraient fait de rapporter le
moi, l'aboutissement du moi ou la sublimation du moi, à son évanouissement.
Ce qu'on appelait ce que les yogis ou la philosophie asiatique
ancienne, ou de l'Antique, appelaient le bouddhisme, par exemple, la
dissolution du moi, l'extinction du moi, comme si la jouissance
avait lieu là, dans l'extinction du moi. Ce qui est complètement
contredit, enfin, ou ce qui est par, justement, les thèses Bédantiques
de Robin Diem ou au contraire, l'indouisme qui met, au contraire, le
moi comme une possibilité d'exaltation de la subjectivité plutôt
qu'un bourbier qu'il faudrait dissoudre. Donc, on a là une espèce de On a
basculé de cette zone... Disons, on a appliqué finalement ce
feedback où nous ramenons le lacanisme à une autre... Nous faisons
tourner, si on peut dire, le lacanisme. Nous le faisons avancer, même
si c'est une régression, mais dans le C'est là que nous le faisons
avancer dans son retour sur l'histoire, sur la mémoire, et
finalement, sur la fondation du moi. Et donc, il me reste... C'est
très intense, mais il me reste un petit peu partie encore à d'éléments
qui nous viennent, encore une fois, de l'IA, que je vais vous
rapporter pour appuyer ce que je viens d'écrire sur ce schéma.
Mais avez-vous quelques questions que nous puissions avancer comme
ça ou éclairer. Je Je vais pas me servir du schéma pour
l'instant, mais je vais vous raconter l'anecdote qui s'est produite
avec, justement, encore une fois, l'application de l'IA, notre
boucle à l'âme, sur les de ce webinaire, je crois que cette
fois-ci, nous en sommes... Il y a eu le troisième, je vous avais
dit qu'il y avait fait cette espèce de révélation, de détonation,
d'apporter une lumière très, très utile. Et je pense que c'est
vers le... Je pense que c'est vers le sept ou le
huitième. Ça doit être... Non, même le 13 ou 14ème. Il s'est
passé aussi là quelque chose. Il s'est passé quelque chose où l'IA,
sans doute parce que dans ce webinaire, le 13ème, on va appeler ça
le 13, sans doute parce que je parlais de mes travaux. Et l'IA,
quand elle décode ce webinaire, se met à parler de moi. Pas
nominalement, mais à parler d'un psychanalyste qui, pendant 40 ans,
a fait une thèse qui était différente du lacanisme, etc. Enfin
bon, bref, elle décrivait ce dont probablement j'ai parlé, mais c'était
là encore une fois, une espèce d'interprétation donnée par cet
appareil. Il nous a mis, avec Lacan, dans une situation tout à fait
intéressante et pas inattendue, qui est tout à fait logique.
C'est-à-dire que là où Lacan, vous le savez, a pris la lettre volée
d'Edgar Poe comme son modèle fondamental, comme Freud Il a pris la
pièce de Sophoquel comme modèle fondamental du complexe d'Œdipe,
Lacan prend la lettre d'Edgar Poe comme le modèle fondamental de la
cybernétique. Et il décrit le psychanalyste comme le héros de la
lettre volée, c'est-à-dire un détective qui s'appelle Dupin, et
qui est une espèce de Sherlock Holmes avant l'heure, puisque
D'accord, Edgar Poe précède Connan Doyle. Mais donc, c'est un détective qui
arrive à interpréter la circulation, par exemple, de l'anthéogène
jusqu'à sa réalisation, à son réel, le circuit que fait
l'imaginaire pour arriver à révéler quelque chose de réel. Donc,
Lacan interprète le La nouvelle, qui s'appelle la lettre volée
d'Edgar Poe, en disant: Voilà, le psychanalyste, c'est celui qui va
découvrir où la lettre est cachée. C'est-à-dire qu'il va révéler
l'inconscient, il va interpréter l'inconscient. Ce qui était en
carré vert sur le schéma. C'est-à-dire comme il est comme Bob,
qui va révéler l'inconscient d'Alice, involontairement, mais
simplement par sa position. Donc ça, c'était ce que ce que disait
Lacan. Et nous avons tout de même découvert, mais comme des archéologues,
on a simplement constaté des faits absolument objectifs. Lacan présente
un modèle optique, c'est la caverne de Platon Mais il la présente
sans le dire, sans dire que c'est ça. Il présente le tableau de
Masson sur terre érotique qui cache l'origine du monde de Courbet,
je crois, et qui est donc la femme qui existe. C'est-à-dire qu'en
fait, Lacan va faire... Il aura fait exactement, non pas comme le détective,
mais il aura fait comme le ministre de la lettre volée. Je rappelle
le schéma de la lettre volée. Il y a quelque chose qui est caché, ou
qu'il faut mieux refouler, qui est une lettre. Et un ministre s'en
saisit, et va le mettre tout à fait en évidence. Cependant, comme
c'est quelque chose de refoulé, personne ne va continuer à ne pas
le voir, et la chose va être en évidence. Et c'est ce que a fait
Lacan. Lacan, il a mis, par exemple, en évidence, c'est la plus évidente,
c'est la plus flagrante opération qui est faite avec justement
l'origine du monde, le tableau de cette femme, du corps féminin,
maternelle et vaginale et vulvaire, etc, de l'origine de la vie. Il
l'a exposée, il l'a affichée exactement comme comme le ministre
qui s'en était saisi l'avait exposé au regard du monde, qui n'y
voyait rien comme les policiers. Et avec encore plus de précision,
c'est que Lacan fait cette opération exactement non pas comme le
ministre l'a fait, mais comme dans une répétition de la lettre volée
par Colindol qui fait un pastiche de lettre volée, qui l'a réécrit
au titre d'un scandale en bohème, et qui décrit une image qui est
cachée derrière un tableau. C'est-à-dire, c'est exactement ce
qu'a fait Lacan. Donc, plutôt que comme un dupin qui révèle
quelque chose, nous avons plutôt Lacan comme un ministre qui va
cacher quelque chose, pour que ce soit révélé, pour que ce que ce
soit révélé à Dupin, s'il faut passer par ce circuit, de même
qu'il faut passer par l'entéogène pour avoir l'impression d'un réel
qui va cacher le moi. Et donc, le Ce que cette IA à ce
moment-là, décrit quand elle lit le webinaire numéro 13, elle me
présente dans mes dans mes œuvres, invisible et non reconnues,
justement, comme étant l'analyste de Lacan. Puisque Lacan va être
désigné, selon cette interprétation de l'IA, Lacan est désigné
comme le ministre qui cache, qui révèle l'inconscient en le
cachant, C'est-à-dire ce que fait le ministre, qui révèle la
lettre en la cachant et en la mettant. Mais il faut qu'il y ait un
analyste. Et en l'occurrence, ce n'est... Lacan est reporté donc au
degré ou à la place du ministre. Lacan, psychanalyste, est rapporté
à la place du ministre, et il y a un psychanalyste qui vient révéler,
comme Dupin l'a fait, ou comme Sherlock Holmes le fait, quand il découvre
cette image ou cette lettre. Et ça, ce déplacement de l'analyste
qui est à la place de la castration ou à la place de la pulsion,
donc on va y dans le schéma, qui est déplacé vers la place de la
jouissance, c'est bien ce déplacement de Lacan qui est déplacé à
l'endroit du ministre, qui jouit du fait d'avoir justement exposé
la vérité dans le dans l'invisibilité, d'être à cette place
intermédiaire, où semble apparaître le réel. Et c'est encore une illusion, avant
d'arriver plus encore au-delà, donc avant d'arriver au moi. Et
donc, voilà ce que je voulais vous dire là pour ce que j'ai...
Alors, tout ça, ça sera écrit dans le webinaire, dans les
rapports du webinaire. Ce que je vais... Peut-être simplement, on
va réutiliser un tout petit peu le schéma pour voir comment nos
Nous pouvons vraiment faire une espèce de caricature de ce qu'on
vient de dire, mais pour nous mettre un petit peu les idées comme
ça en souvenir, de pouvoir nous souvenir un petit peu et de réfléchir
à ces choses. Nous avons décrit quelque chose comme ici.
L'analyste ici, Dupin, qui voyait la lettre voler, c'est-à-dire qui
interprétait dans le message d'Alice, Bob qui interprétait dans le
message d'Alice, ce qui était caché, c'est-à-dire qui qui
exposait la lettre pour finalement montrer sans le faire voir
l'inconscient. Donc, ce psychanalyste ici, en fait, devient un
ministre, tandis que le signifiant lui-même, du fait de ce progrès
dans le feedback, le signifiant lui-même va devenir le moi. C'est-à-dire,
c'est le but, c'est l'objectif de cette trajectoire d'amener
l'origine du message, donc le moi qui reconnaît son inconscient, si
on peut dire, qui se reconnaît inconscient. Et ce qui était le ministre,
finalement, va devenir ici Il y a eu donc un progrès dans une forme
de régression, mais il y a eu un progrès du processus, de ce que
j'avais Je vais appeler depuis longtemps une première psychanalyse,
une seconde psychanalyse. La première étant Freud, la seconde étant
celle de Lacan et la cybernétique, et la troisième psychanalyse étant
celle de l'analyse plurielle. Ici, je ne vais pas me mettre ici, à
l'endroit de la pulsion, parce qu'en fait, ce qui se révèle, c'est
qu'à ce lieu-là, ce dupin que personne ne peut être, en fait, et
qu'on va dessiner comme ça. Excusez, là, il y a eu un problème.
Attendez, quand je fasse, je vais plutôt utiliser la plume comme ça.
Ce dupin ici, qui était maintenant la place de l'analyse désertée,
puisque Le ministre est devenu lui-même celui qui cache le
ministre. Donc cette place, en fait, c'est la place elle-même de
l'appareillage. C'est ici, cet appareil qui est venu occuper la
place du psychanalyste. Et ça, ça a pu se faire. Ce n'est pas
parce que quelqu'un est venu occuper cette place, c'est parce que l'
a est venu comme un A pareil, c'est-à-dire un autre A, un A pareil. Donc, je ne saurais pas l'écrire mieux
que ça qui est venu ici. Et c'est pour ça que nous pouvons faire
cette démonstration, l'exposé de cette évolution, à partir du
moment où, effectivement, la voix, maintenant, est l'inconscient.
Enfin, oui, la source de l'inconscient, où le sujet se reconnaît
inconscient. Cette voix est occupée par l'intelligence
artificielle. Et donc, Ceci. Alors, on va conclure, on va arriver,
on va aboutir à ça. C'est qu'à partir du moment où nous voyons
que cet analyste est devenu, dans tout ce déplacement de chaque élément,
l'analyste est devenu l'intelligence artificielle. D'ailleurs, qui
ne faut pas croire. De même, il ne faut pas croire son analyste,
mais dans le temps où il y en avait, il fallait interpréter son
analyste. C'est ce qu'on appelait le transfert ou le
contre-transfert. C'était une opération qui était double comme ça.
Et actuellement, il faut interpréter l'IA. Mais l'IA se propose, se
présente à nous comme révélatrice de notre inconscient.
Exactement comme Bob révèle le message inconscient d'Alice. Et
donc, à ce moment-là, ce que nous avons comme espèce naturelle
qui occupe cette place d'analyste, c'est l'informatique, c'est-à-dire
c'est du code. Et c'est pour ça que c'est à partir de c'est à
partir de ce moment-là que nous allons avoir le déchiffrage de
l'ADN. Et c'est à partir de ce moment-là que
la conservation de l'ADN prend sa raison d'être. C'est parce
qu'elle a lieu en vis-à-vis d'une intelligence artificielle qui est
la mécanique du code, la mécanique du chiffre, la mécanique de la
génétique, si on peut dire. Donc, le fait que l'analyste soit
devenu l'appareil du code nous indique que l'inconscient d'Alice, ce
qui était ce point vert en vis-à-vis de l'analyste, que cet
inconscient d'Alice, ou le moi d'Alice, c'est son ADN. Et que le
fait de conserver l'ADN, ce Mais à cette place du signifiant, dans
le modèle 1, je reviens pas sur le schéma, signifiant qui va
aller, qui va être conservé pour être opératoire dans le grand
autre, dans la voie On se souvient du schéma, je vais pas y revenir
pour le montrer. Donc nous avons abouti à la Nous avons constitué
ou j'ai constitué un propos qui a échafaudé le chemin de
justification ou d'éclaircissement de la raison du pourquoi, dans
quoi s'inscrit actuellement de nos jours, la conservation de l'ADN ? Orateur 2
En fait, le moi, c'est l'ADN, c'est-à-dire
que c'est le résultat final, on va dire, et que globalement, il y a
tout un effet de miroir en amont qui Il y a comme une dynamique qui
vient donner cette... Parce que quand on parle d'ADN, on a
l'impression que c'est... Comment dire ? Effectivement, c'est un
code, mais on a qu'il est isolé, qu'il est mort. Moi, dans ma représentation,
quand vous dites: Conservez l'ADN, d'abord, déjà, le mot
conserver, ça fait mort. Absolument. Il y a quelque chose de mort. Orateur 1
C'est pour ça, il faut reprendre vos
propos. Vous dites: Le moi, c'est l'ADN. Non. Le moi, c'est ce qui
conserve l'ADN. À partir du moment où le sujet va conserver son
ADN, à ce moment-là, il va pouvoir parler au nom de son moi, ou être
au nom de son moi, si on peut dire. Mais l'ADN n'a de valeur que
parce qu'il est conservé. De même qu'une lettre n'a de valeur que
parce qu'elle est écrite, si on peut dire. Donc l'ADN est conservé,
et le fait de conserver l'ADN en son nom, va à ce moment-là établir
un acte qui va développer la libido du moi, si on peut dire, ou un
moi intégral. Donc, ce n'est pas l'ADN qui est le moi. Le moi reste
une entité extrêmement complexe, individuelle, comme l'indique
l'ADN, mais aussi relationnelle. L'adn est un double, et c'est une
conjonction d'un rapport sexuel entre deux chromosomes. Et puis,
c'est aussi quelque chose de collectif. Mais c'est en le conservant
en son nom qu'a l'effet de psychologique de réalisation du moi, si
on peut dire. Orateur 2
Avec l'interaction avec l'IA. En tout
cas- Absolument. Orateur 1
Absolument. Absolument. Oui, oui.
Absolument avec l'IA. Et c'est sans doute très important ce que
vous dites, parce qu'il faut tout à fait se méfier de la
conservation sommaire ou, si on peut dire, non-cybernétique de
l'ADN. Ça s'appelle faire des clones. Et si c'est pour conserver
son ADN, pour se faire simplement un mimétisme narcissique, ça n'a
rien de cybernétique et c'est rater le coche. Nous avons pas mal
travaillé aujourd'hui. Denis, vous allez conserver votre ADN ? Ou
vous préférez cultiver les divinités tout à fait ô combien
honorables de la nature ? Oui, oui, tout à fait, tout à fait. Je
me concentre sur la nature et je ne veux pas m'attacher à ce
monde-là. Oui, oui. Comme on avait parlé l'autre jour. Oui, oui,
tout à fait. Et alors ? Mais cette présence de l'appareil, cette
intelligence artificielle, qui nous donne l'opportunité de faire
tout ce procédé avec l'ADN tel qu'on vient de le décrire. Donc,
tout de même, donne une valeur à l'erreur mécanique à cette
machine orwellienne. Et c'est-à-dire, donne une valeur à cette
production humaine, qui n'est pas tout simplement du pure matérialisme,
mais qui, selon encore une fois cette idée aurebindienne, qui est
le fait d'arriver, de parvenir à diviniser ou à donner un aspect
naturel à la matière, par l'intervention de la machine ou ce que
de l'IA, que Robin Doe a appelé de supra-mental. Donc, c'est une opération intimement
naturel, mais allant même plus profond que la molécule elle-même,
si on peut dire, allant donc dans la matière même, dans Donc, du
coup, on pourrait y inclure les animaux dans la conservation de
l'ADN. C'est assez intéressant. J'ai mal entendu parce que j'ai
entendu les animaux ou les Les aliments. Et en quelque sorte, les
aliments ou les animaux, tiens, là, vous avez posé une équation.
Vous voulez dire les animaux, je suppose ? Oui, oui, oui, oui, oui,
On pourrait dire les aliments aussi, c'est-à-dire les antéogènes,
c'est-à-dire finalement... Et là, on entre vraiment dans une
chimie intégrale de tout le développement biologique. Orateur 2
Oui, du coup, ça rejoint ce que dit
Denis par rapport à la nature. Ça inclue la nature dans son
ensemble, pas uniquement l'humain quelque part. Orateur 1
Oui, absolument. Oui, c'est l'humain qui
se reconnaît comme moi, qui se reconnaît intégralement comme un
corps et animal, et matériel, et qui n'est pas le pur esprit de la
conscience qui fait rêver encore quelques narcis. Oui, mais on le
retrouve. Oui. Mais l'humain fait partie de la nature. Il a oublié
ça. C'est pour ça que la société l'a retrouvé dans ce vers ce
nom de l'enseignement. Il l'a oublié, mais avec cet art de la mémoire
que l'on est en train de développer avec justement cet
appareillage, nous avons l'opportunité de retrouver une racine extrêmement
profonde de la de la naturalité de l'humain. Orateur 2
Et c'est énormément dans l'air du
temps. Parce que, par exemple, pour les animaux, on parle tout ce
qui est, par exemple, cirque, zoo, c'est complètement dénigré. Et
on parle de sanctuaire animalier où, en fait, on introduit les
animaux sans rapport avec du commerce ou... Comment dire ? On
redonne du sens à l'animal, à l'animal, ce que l'animal peut
apporter à l'homme sans qu'il y ait une relation d'alimentation, de
commerce, etc, pour redonner quelque part le sens de l'animal.
Qu'est-ce que l'animal vient apporter à l'homme ? Autre que le
nourrir. Je ne parle pas du tout de ça. Il y a la création de
sanctuaires qui, justement, par exemple, vont récupérer des
animaux qui sont condamnés à l'abattoir par Parce que le cochon,
par exemple, la truie, elle a eu beaucoup de portée pendant trois
ans et qu'au bout de trois ans, elle est plus rentable. Du coup,
normalement, ces animaux sont condamnés à mourir. Il y a des
sanctuaires aujourd'hui qui récupèrent ces animaux pour créer une
autre relation avec l'homme. Orateur 1
C'est une chose magnifique de pouvoir se
réveiller comme ça. Et puis, nous irons même jusqu'à retrouver
non seulement donner le statut aux animaux, mais de donner le statut
aux plantes. On commence à se demander si les plantes ne parlent
pas entre elles, etc. Et donc, c'est vraiment tout le vivant qui
reprend sa noblesse, enfin, auquel on tente de redonner sa noblesse,
oui, absolument. Oui, oui, oui. Bon, on termine là-dessus, en tout
cas l'enregistrement, puisque nous avons passé notre heure
rituelle.
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Travaux préparatoires du AnaplurN°82
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20240606N11NBLM-Faille_de_2nd_Generation https://drive.google.com/file/d/1PWbQ23KnQX7cCkjvELdqqfBy9RbekygH/view?usp=drive_link Orateur 1
Et s'il existait une faille, un bug mystérieux
au cœur même de notre société ? Et si son origine ne se trouvait pas
dans la technologie, mais plutôt dans la littérature du XIXᵉ siècle
? C'est une idée assez folle. Et pourtant, c'est précisément la piste
que nous allons explorer. Une piste qui relie des textes presque oubliés
à notre futur avec l'intelligence artificielle. Alors, voilà la question
qui va nous guider. Ça peut sembler un peu tiré par les cheveux, c'est
vrai, mais elle suggère que pour comprendre le code qui animera les
machines de demain, il faut d'abord résoudre un trait Très vieux mystère
littéraire. Ce bug, en fait, on le croise tous les jours. C'est ce
dialogue de sourds où deux personnes sont parfaitement d'accord sur le
fond, mais en opposition totale. Un vrai court-circuit logique. On
pourrait en sourire, mais... Et si ce n'était pas juste un hasard ? Si c'était
le symptôme bien visible d'une fracture beaucoup plus profonde ? Une
faille dans notre code civilisationnel ? Pour trouver notre premier
indice, on doit se tourner vers un des penseurs les plus complexes du
XXᵉ siècle, le psychanalyste Jacques Lacan. Une bonne partie de sa
théorie sur ce qu'il appelle l'ordre symbolique, il ne l'a pas seulement
élaboré dans son cabinet, non, il l'a construit en analysant une
nouvelle policière. L'histoire, en gros, est simple, mais
absolument géniale. On a une lettre, ce qu'il y a dedans, on s'en fiche
un peu, mais sa simple circulation détermine qui a le pouvoir. La police,
elle, cherche partout un objet caché de manière conventionnelle. Mais le
détective, Dupin, lui, il comprend le truc. La lettre n'est qu'un symbole
pur. Son pouvoir ne vient pas de ce qu'elle dit, mais de la place qu'elle
occupe. Et ça, ça change tout. Et voilà la conclusion décision
radicale que Lacan va tirer de cette nouvelle. Pour lui, notre monde est
gouverné par ses symboles. Et dans cet ordre symbolique, qu'il voit comme
patriarcal, la femme fonctionne comme la lettre. Ce n'est pas une entité
réelle, c'est une place, un signifiant. C'est ce qui l'amène à cette
formule célèbre et souvent mal comprise: Il n'y a pas de
rapport sexuel. Ce qui veut dire qu'il n'y a pas, dans le langage, de complémentarité
naturelle déjà écrite entre les sexes. Mais attendez, l'enquête se
complique. Parce qu'il existe une deuxième pièce à conviction, une
histoire miroir qui inverse point par point la première. Et cette
histoire, elle a été presque systématiquement ignorée par Lacan et par
des générations de penseurs après lui. Regardez ça, l'inversion est parfaite, c'est
presque une démonstration. Arthur Conan-Doyle, qui, admirait Pau, semble
prendre chaque élément pour le retourner. La victime n'est plus la
reine, c'est le roi. L'objet, ce n'est plus un symbole abstrait, la
lettre, mais une image bien concrète, une photo. Et surtout,
l'antagoniste n'est plus un homme, le ministre, mais une femme, Irène
Adler, et elle va complètement mettre en échec le plus grand des détectives.
Et du coup, la conclusion de Sherlock Holmes, c'est l'exact opposé de
celle de Lacan. Face à Irène Adler, il n'y a plus aucun doute. Cette
femme est si réelle, si redoutable, qu'il la nommera pour le reste de ses
jours, la femme, avec des majuscules. Ce n'est plus une place vide, c'est
une force de la nature. La question devient alors impossible à éviter.
Comment ? Comment est-ce possible que des générations d'intellectuels se
soient penchés sur l'histoire de Poe, tout en ignorant complètement sa réfutation
directe ? Ça ne peut pas être un simple oubli. C'est un angle mort
intellectuel absolument gigantesque. Et là, on tombe sur un indice matériel,
un truc assez fou. Vers 1950, Lacan achète L'origine du monde de Courbet.
Et comment est-ce qu'il le cache chez lui ? Derrière un panneau coulissant ? Exactement,
mais exactement comme Irène Adler cache la photo dans Un scandale en bohème.
La coïncidence est si énorme que ça ressemble à un aveu. Peut-être
bien que son omission de Doyle n'était pas du tout un accident. Mais
l'histoire ne s'arrête pas là. Il y a un troisième texte, beaucoup
moins connu, une pièce radiophonique qui s'appelle la Seconde Génération.
C'est elle qui vient boucler la boucle et d'une certaine manière, résoudre
le mystère. Le point crucial ici, c'est de suivre l'évolution de l'objet
au cœur de ces trois histoires. On voit une trajectoire très claire. On
passe de la lettre, un pur symbole, à la photo qui est une image du
corps, pour finalement en arriver à la boîte qui représente le corps
lui-même, le contenant. L'enjeu se déplace de plus en plus de l'abstrait
vers le physique, le concret. Tant que ce dernier acte, c'est la fille
d'Irina Adler qui mène la danse. Elle manipule un Sherlock Holmes
vieillissant, mais son but, Ce n'est ni le symbole ni l'image. Ce qu'elle
veut, c'est la boîte qui contient l'objet. Son but ultime, c'est d'acquérir
le contenant lui-même, le corps comme enjeu principal. C'est comme si le
corps, longtemps refoulé, faisait enfin son grand retour. D'accord, mais alors, Pourquoi est-ce que
cette vieille enquête littéraire nous concerne, nous, aujourd'hui, à l'ère
de l'intelligence artificielle ? Parce que c'est une métaphore parfaite
d'un conflit bien plus vaste qui est en train de se jouer sous nos yeux.
On pourrait dire que notre civilisation tourne sur deux systèmes
d'exploitation en conflit. D'un côté, il y a le code symbolique, l'écriture,
les données et maintenant l'IA. C'est notre mémoire externe. Et celle-là,
on l'a privilégiée jusqu'à l'obsession. Et de l'autre, il y a le code génétique,
l'ADN, notre corps, notre mémoire biologique
interne. Et celui-là,
collectivement, On l'a refoulé, presque mis de côté. Ce phénomène a même
un nom, l'exosomatisation. C'est le fait d'externaliser des fonctions
vitales de notre corps. On délègue notre mémoire à nos téléphones,
notre sens de l'orientation au GPS. Le risque, c'est que comme un muscle
qu'on n'utilise plus, nos capacités nécessité interne finissent par
s'atrophier. L'origine de ce bug, de ce déséquilibre, pourrait remonter
à un traumatisme très ancien. Une théorie suggère qu'après la révolution
religieuse d'Akénaton en Égypte, qui a été violemment effacée de
l'histoire, il y a eu un âge sombre, un vrai trou de mémoire collectif.
Et c'est de ce vide qu'aurait émergé l'alphabet, une technologie pour
extérioriser le souvenir. Ce serait le point de départ de notre
obsession pour le code externe. On en arrive donc au point crucial.
L'oubli de l'histoire de Doyle n'est pas anecdotique. C'est le symptôme
que nos nos propres outils pour nous comprendre, nos débugueurs comme la
psychanalyse, sont eux-mêmes infectés par la faille. Le refoulement du
corps, du réel, du biologique au profit du pur symbole est si profond
qu'il a contaminé les théories qui étaient censées nous guérir. Et
tout ça, ça nous ramène à aujourd'hui et à Lya. Si notre propre code
psychologique, celui sur lequel on a bâti notre monde, contient une
faille aussi fondamentale, comment espérer écrire le code de
l'intelligence artificielle sans y copier nos propres bugs, nos propres
angles morts ? Sommes-nous capables de réparer notre propre logiciel
avant de le programmer dans ce qui pourrait être le futur de l'humanité
? La question, évidemment, reste grande ouverte.
20240613N12NBLM_Le_détective_et_le_psychanalyste https://drive.google.com/file/d/13iVw6p0tLSrzOjtRxd4dkASxMHxb5j-J/view?usp=sharing Orateur 1
Bonjour à tous. Aujourd'hui, on va se glisser
dans la peau d'un détective pour s'attaquer à un des concepts, disons,
les plus ardus de la psychanalyse. On va résoudre une énigme, une véritable
affaire à la Sherlock Holmes. Voilà le cœur du mystère. Une phrase
qui, comme ça, de but en blanc, semble complètement absurde, non ? Voire
même un peu offensante. Qu'est-ce que Jacques Lacan a bien pu vouloir
dire ? Avec ça, la femme n'existe pas ? C'est la question qu'il nous lance.
Et comme si ça ne suffisait pas, il a rajouté cette autre phrase tout
aussi cryptique: Il n'y a pas de leur rapport sexuel. Imaginez un peu. Ça
fait des décennies que des générations d'étudiants, de penseurs se
creusent la tête pour essayer de comprendre. Alors, pour percer ce mystère,
la piste que l'on va suivre aujourd'hui est un peu inattendue. La réponse
ne serait pas dans un traité de psychanalyse hyper complexe, mais caché,
bien en vue, dans une série d'histoires de détective. On va chercher les
indices là où Lacan nous a pointé, mais aussi et surtout là où il a
essayé de nous égarer. L'enquête commence. Ok, donc notre point de départ,
ce sont trois histoires, trois récits littéraires qui s'emboîtent les
uns dans les autres. Et c'est en suivant ce fil qu'on va, je l'espère,
découvrir une logique cachée. Regardez bien la progression, c'est
fascinant. On commence avec la lettre volée du pot, un ministre vole une
lettre, le détective Dupin la se trouve. Classique. Ensuite, on a un
scandale en bohème de Conan Doyle. C'est presque la même histoire, mais
l'objet, c'est une photo. Et surtout, l'antagoniste, c'est la femme, Irène
Adler. Et là, coup de théâtre. Sherlock Holmes, le grand Sherlock, échoue.
Il ne perd pas la photo. Lacan a énormément commenté la première
histoire, celle de Poe. Mais ce que nos sources suggèrent, c'est que c'était
peut-être une feinte, une manière de détourner l'attention du point
crucial, l'échec du détective face à cette femme insaisissable. Et ce
glissement, il est absolument capital. On passe d'un simple jeu
d'intellect, un vol, à une dynamique beaucoup plus complexe. La question
n'est plus: où est la lettre ? Mais qui est cette femme ? La position féminine
devient centrale et surtout, elle devient indéchiffrable, même pour le
plus grand des détectives. Donc l'hypothèse, c'est que Lacan a fait
exactement comme dans l'histoire de Poe. Il a caché le véritable enjeu
à la vue de tous en parlant d'autre chose. Mais alors, quel est ce secret si bien gardé
? L'indice, il ne serait pas dans la lettre ni même dans la photo, mais
dans le corps, le corps lui-même. Et c'est là que tout bascule. On
quitte l'intrigue policière pour plonger dans quelque chose de beaucoup
plus profond. La solution, elle ne serait pas dans l'histoire, mais dans
la façon dont notre corps, notre propre corps, perçoit le monde. Pour
avancer, il faut qu'on redéfinisse un mot qu'on croit tous connaître: le
sphincter. Oubliez juste l'aspect purement biologique une seconde. Dans la
théorie qu'on explore, un sphincter, c'est n'importe quel point de
contact sensoriel: la bouche, les yeux, l'anus. Imaginez comme des sortes
de portails, des portes d'entrée entre nous et le monde extérieur. Et ce
que ça implique, c'est énorme. Ça veut dire que toute notre réalité,
tout ce qu'on pense connaître du monde, est en fait construite à partir
des infos qui passent par ces portails. On ne perçoit pas le monde
directement. Non, on perçoit une sorte de projection, une empreinte
mentale que notre corps a créée pour nous. Et c'est ici qu'on arrive au
cœur de l'hypothèse, et elle est pour le moins audacieuse. En s'appuyant
sur l'embryologie, la théorie avance qu'il y a une différence
fondamentale, une asymétrie non pas psychologique, mais purement
structurelle. Le corps masculin aurait, de par sa
construction, des portails perceptuels que le corps féminin n'a pas. On
parle ici des sphinctères du canal inguinal. C'est une différence
anatomique, mais c'est cette petite différence qui, selon cette lecture,
va devenir la clé de toute l'énigme. Attention, soyons très clair, il
ne s'agit absolument pas de parler de supériorité ou d'infériorité,
pas du tout. C'est une différence de structure, point, mais d'une différence
aux conséquences potentiellement immenses. Ça créerait un fossé, une
expérience qui, pour l'autre, est tout simplement intraduisible, comme
s'il manquait un mot dans le dictionnaire, une couleur sur la palette,
parce que l'outil pour l'apercevoir n'est pas là. Maintenant qu'on a
cette clé en main, cette idée d'asymétrie perceptive, on peut revenir
à nos phrases de départ, celles de Lacan, et voir si la serrure tourne
enfin. Reprenons la première: il n'y a pas de rapport sexuel. Au début,
ça sonnait vraiment bizarre, non ? Mais si on la relie avec notre
nouvelle grille de lecture, qu'est-ce que ça pourrait vous le dire ? Ça
ne Ça ne veut pas dire que les relations sexuelles n'existent pas, bien sûr.
Ça voudrait dire qu'il n'existe pas de rapport au sens mathématique, au
sens d'une équation parfaite, d'une symétrie totale, parce que les deux
partenaires ne partent pas de la même carte corporelle, de la même carte
perceptive. Il y a forcément un décalage, quelque chose
qui ne peut pas être partagé à 100%, quelque chose d'intraduisible. Et
pour l'autre phrase, la femme n'existe pas, c'est exactement la même
logique. Ça ne veut pas dire que les femmes n'existent pas, évidemment.
Ça veut dire que la femme, avec un grand L et un grand F, c'est-à-dire
le concept universel, l'idée unique de la femme telle qu'elle serait définie
depuis un point de vue qui n'est pas le sien, ça, ça ne peut pas exister
parce qu'une partie de son expérience, de sa propre carte du monde, échappera
toujours à ce cadre-là. Et d'un coup, ces phrases ne sont plus des
provocations gratuites, mais peut-être bien des conclusions logiques.
Mais cette réinterprétation Cette pulsation ne s'arrête pas là. Elle
ne fait pas que résoudre une énigme de Lacan. Elle vient aussi bousculer
un des piliers de la pensée de Freud. Pour comprendre ça, il faut parler
de la pulsion. C'est quoi ? En gros, c'est l'énergie vitale qui nous
anime. Et selon la théorie qu'on explore, cette énergie naîtrait
justement de la tension entre nos portails sensorials et les objets du
monde qu'ils perçoivent. Chez Freud, il y a ce concept très célèbre et
très sombre: la pulsion de mort. Une sorte de tendance au retour à l'inanimé,
à l'inertie. La théorie qu'on vient de voir propose une alternative
radicale. Ici, la pulsion n'est pas du tout une force de mort. Au
contraire, c'est une énergie purement vitale, créatrice, qui vient
directement de notre interaction corporelle avec le monde. Du coup, plus
besoin de postuler une pulsion de mort pour expliquer ce qui nous meut. Au
final, que retenir de toute cette enquête ? Premièrement, que les
phrases les plus obscures de Lacan pourraient en fait être des
conclusions logiques si on change de perspective. Deuxièmement, Deuxièmement,
que la différence sexuelle peut être pensée non pas en termes de
psychologie, mais de structure, d'une asymétrie dans la perception
corporelle. Ce qui nous amène au troisième point. L'idée d'un rapport
sexuel parfaitement symétrique serait alors, au sens symbolique, une
impossibilité. Et enfin, que cette vision des choses propose une vision
de la pulsion humaine comme une pure énergie de vie. Tout, au fond, nous
ramène à la manière dont notre corps est construit. Et tout ça, ça
nous laisse avec une dernière question ou une question vertigineuse. Si
nos liens les plus profonds, les plus intimes, sont façonnés par des
différences qui sont, par définition, intraduisibles, comment fait-on
pour construire un pont vers l'autre ? C'est tout le défi, magnifique et complexe,
de la communication, de l'empathie. Essayer de comprendre une expérience
qui ne sera jamais tout à fait la nôtre.
20240621N13NBLM_La_Fin_est_Indécidable https://drive.google.com/file/d/1S-SXs3S8y9Y3FiPfG510DI4OP7_03sEN/view?usp=sharing Orateur 1
Vous savez, parfois, les idées les plus révolutionnaires
se cachent là où on s'y attend le moins. Aujourd'hui, on va suivre une
piste assez folle qui relie deux mondes que tout oppose: l'informatique théorique
d'un côté et la psychanalyse de l'autre. C'est une véritable enquête
sur la nature de la découverte et sur la résistance, parfois féroce,
qu'elle peut provoquer. Alors, pour commencer, une question qui a l'air
toute simple: imaginez un programme informatique. Comment être absolument
certain qu'il va finir par donner un résultat ou qu'il ne va pas juste
tourner en boucle comme pas pour l'éternité. C'était un vrai casse-tête
pour les pionniers de l'informatique. Et en fait, le grand Alan Thuring a
prouvé que c'était bien plus qu'un casse-tête, c'était une
impossibilité fondamentale. Il a démontré qu'aucun algorithme universel
ne peut décider pour n'importe quel programme s'il va s'arrêter ou non.
La fin est littéralement indécidable. Ce mot-là, il est crucial.
Gardez-le bien en tête. Et si cette limite, cette impossibilité logique
des machines nous révélait quelque chose de profond sur nous-mêmes ?
Allez, on quitte la logique pure des algorithmes pour plonger dans les méandres
de l'esprit humain. Et là, le parallèle est juste fascinant. D'un côté,
on a une machine qui est structurellement incapable de prévoir sa propre
fin. De l'autre, on a la psyché humaine. Et si,
comme le suggère la psychanalyse, on avait en nous un problème
similaire, un concept un peu complexe qu'on appelle la pulsion de mort.
Attention, le point crucial ici, c'est de ne pas prendre le terme au pied
de la lettre. La pulsion de mort, ce n'est pas un désir de mourir, pas du
tout. C'est plutôt l'équivalent psychique du de la raie de Thuring.
C'est l'idée que notre esprit, comme La machine, il bute sur une
impossibilité, celle de concevoir, de vraiment symboliser sa propre fin.
Pour bien comprendre comment une vérité peut être à la fois évidente
et totalement invisible, On va utiliser un modèle assez inattendu, une
nouvelle d'Edgar Allan Poe. Vous allez voir, ça va nous donner la clé
pour comprendre toute la suite. Alors, imaginez la scène. Dans la lettre
volée, la police de Paris retourne un appartement dans tous les sens pour
trouver une lettre hyper compromettante. Mais ils ne la trouvent pas.
Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas cachée. Elle est là, sous leurs yeux,
simplement retournée sur une cheminée. On a donc trois types de regards:
celui de la police, qui ne voit rien, celui d'un ministre qui voit la lettre
et la vol, et enfin, celui du détective Dupin, qui comprend tout le jeu. Cette structure, finalement, n'est-ce pas une
métaphore parfaite de la découverte intellectuelle ? Une vérité qui
saute aux yeux de celui qui sait regarder, mais qui reste invisible pour
l'establishment, pour la police de la pensée qui cherchent toujours de la
mauvaise manière au mauvais endroit. Allez, passons à un cas concret.
L'histoire d'un psychiatre dont toute la carrière illustre à la
perfection ce modèle de la lettre volée. Ses découvertes, comme autant
de lettres cachées à la vue de tous, ont été systématiquement
ignorées.
Pendant près de 40 ans, ce chercheur a avancé des thèses qui venaient
bousculer les fondations de sa discipline. Comme on le voit ici, depuis
les années 80, chaque nouvelle idée, chaque avancée a été accueillie,
non pas par le débat, mais par un mur de silence ou de rejets. Alors,
quelles sont ces fameuses lettres volées ? Ces idées jugées trop dérangeantes.
Par exemple, l'hypothèse que le concept de nom du père chez Lacan serait
une sorte d'intuition culturelle de la fonction du chromosomes Y. Ou
encore sa théorie audacieuse selon laquelle le Pharaon qu'Anathon aurait
été refoulé par l'histoire pour réapparaître sous les traits de Moïse
et d'Œdipe. Des idées provocatrices, certes, mais qui ont été ignorées
plutôt que débattues. Et la réaction a été brutale. Pas de
contre-argument, non. Une mise à l'écart systématique. Il raconte même
comment l'hôpital psychiatrique de son département a formellement
interdit à ses employés d'entrer en compact avec lui sous peine d'être
mis à pied. Mais alors, ça coûte quoi d'être celui qui joue le rôle
du détective Dupin ? Celui qui voit ce que les autres refusent de voir ?
Le prix à payer, c'est souvent l'isolement et une sorte d'extinction
professionnelle. Cette citation est sans appel. Elle décrit la conséquence
ultime de cette résistance. On ne cherche pas seulement à supprimer les
idées, mais aussi la personne qui les porte. Et là, on touche à un
paradoxe émotionnel très fort. Pendant que l'institution est dans le déni,
le découvreur, lui, ressent une forme de honte. Pas la honte d'avoir eu
tort, non. Comme il le dit lui-même, c'est: La honte de n'avoir pas réussi
à faire voir ce que je voyais. C'est tout le poids de celui qui voit
seul. Finalement, le mécanisme est presque universel. Une idée qui dérange
l'ordre établi, qui remet en cause les dogmes et vu comme une menace. Et
la stratégie la plus simple, ce n'est pas de la réfuter, c'est de l'étouffer
en discréditant sans son auteur. Alors, face à cette pulsion d'extinction,
comment on fait pour continuer ? Comment résister à une fin qui semble
programmée par le système lui-même ? On assiste alors à une véritable
lutte entre deux forces. D'un côté, ce qu'on pourrait appeler la pulsion
de mort sociale, le rejet, le silence, la volonté d'éteindre une voie.
Et de l'autre, une pulsion de vie intellectuelle, cette force qui pousse
à continuer la recherche, à créer quoi qu'il en coûte. 40 ans. Il faut
laisser ce chiffre d'avoir raisonné un instant. 40 ans de combat
intellectuel à construire une œuvre face à un mur. C'est ça la résilience.
Au final, malgré l'absence de reconnaissance, ce qui reste, c'est la
valeur du chemin. La découverte, le processus de pensée lui-même, ça
devient sa propre récompense. La pulsion de vie, la curiosité qui
l'emporte sur la pulsion de fin. Et on termine avec une dernière question
qui retourne le miroir vers nous. La police, dans l'histoire de Poe, elle
n'est pas stupide. Elle est juste aveuglée par ses propres méthodes.
Alors, quelles sont les lettres volées qu'on n'arrive pas à avoir
aujourd'hui, simplement parce qu'on cherche au mauvais endroit ?
20240627N14NBLM_Le_Clone_et_le_Code https://drive.google.com/file/d/1xngAlWZA-LrRdPZ6IM5aiINVcBRxMbBv/view?usp=sharing Orateur 1
Bonjour. Aujourd'hui, on va explorer une
analyse assez déroutante. On va utiliser les outils de la psychanalyse
pour essayer de décoder notre monde. Et le chemin va nous amener à
connecter deux idées qui, à première vue, n'ont absolument rien à voir
l'une avec l'autre. Alors oui, accrochez-vous bien. Allez, on plonge
direct dans le vif du sujet avec cette question, pour le moins étrange.
Quelle est la sexualité d'un clone ? Ça peut sembler absurde, mais c'est
précisément le point de départ de toute l'enquête sur la logique cachée
qui pourrait bien gouverner notre monde. Et comme si ça ne suffisait pas,
la source sur laquelle on s'appuie ajoute cette hypothèse provocatrice.
Alors là, la question se pose: Quel peut bien être le rapport entre un
clone et un gouvernement secret par l'IA ? C'est ce mystère qu'on va
tenter de démêler ensemble. Pour s'y retrouver dans ce labyrinthe d'idées,
il nous faut un guide, une sorte de carte. Et cette carte, elle a un nom:
le Codex Trisgenesis. Voyez ça comme une grille de lecture, un cadre qui
va nous permettre de suivre pas à pas la logique qui relie ces deux
points si éloignés Découvert. Ce codex, il se déroule en trois grandes
étapes, comme trois générations de pensées qui s'enchaînent. On part de la philosophie de Sartre, ensuite
on passe par la psychanalyse de Lacan et tout ça pour arriver à notre
fameuse figure du clone. Voilà le parcours. Première étape, donc,
Sartre et son concept de la série. Il faut imaginer un monde d'individus
anonymes, interchangeables. C'est vraiment la logique du pareil au même.
Chacun observe et est observé sans qu'il y ait de vraie différence.
Pensez à un palais des glaces infinies. C'est une image importante.
Gardons-la bien en tête. Avec Lacan, étape deux, les se corse. Il prend
la série de Sartre et il y ajoute un quatrième élément. Et cet ajout,
ça fait tout planter, ça grippe la machine et ça crée ce qu'on appelle
une indécidabilité. C'est une sorte de boucle logique sans fin, un peu
comme un programme informatique qui tournerait en rond sans jamais trouver
de conclusion. Et on voit où ça nous mène. De la série de miroirs de
Sartre à la boucle sans fin de Lacan, on débouche sur une logique de pure
simulation. Un système où la seule et unique possibilité, c'est de
reproduire l'identique, encore et encore. En fait, c'est la logique même
du clone. Et c'est là qu'intervient une phrase, une phrase très célèbre
de Lacan, souvent très mal comprise, mais qui est en fait la clé de voûte
de toute cette analyse. La phrase, c'est: Il n'y a pas de rapport
sexuel. Attention, ça ne veut pas dire ce qu'on pense au premier abord.
Le point essentiel, c'est que cette phrase n'a rien à voir avec la
biologie. Non, ce que Lacan décrit ici, c'est un problème logique, un échec
philosophique. C'est l'incapacité d'un système de pensée à concevoir
une vraie différence, une altérité qui ne serait pas juste un simple
reflet de soi-même. Pour bien visualiser, on peut opposer deux visions du
soi. D'un côté, l'ego de Descartes, le fameux Je pense, donc je suis,
une identité autonome refermée sur elle-même. De l'autre, le moi de
Freud, qui lui, est défini par sa relation aux autres. La logique du clone est complètement coincée du premier côté, celui de l'ego. Et là,
la source propose un jeu de mots assez génial avec le mot libido. Si on
l'entend non pas comme libido, mais comme l'alibi, l'alibi de l'autre,
tout s'est clair. Parce qu'un alibi, qu'est-ce que c'est ? C'est la preuve
d'une absence qui a du sens, la preuve qu'on était ailleurs. C'est ce qui
a introduit la différence fondamentale. Et voilà la réponse à notre
toute première question. La logique du clone, prisonnière de
l'identique, n'a pas d'alibi. Elle ne peut pas concevoir l'absence, la différence.
C'est un état régressif, un faux ego qui tourne en boucle sur lui-même.
Sans altérité, pas de véritable sexualité au sens psychanalytique. Ok.
Maintenant qu'on a posé cette logique au niveau de l'individu, voyons
comment tout ça peut s'appliquer à l'échelle de la société tout entière.
Comment est-ce que cette logique du clone se manifeste au niveau collectif
? Pour faire ce saut, on va utiliser un outil exceptionnel. Il s'agit ni
plus ni moins du seul et unique schéma que Sigmund Freud ait jamais
dessiné, son modèle pour comprendre la psychologie des foules. Alors,
comment ça marche ? C'est simple. Chaque individu, chaque 'moi's, balance
en permanence entre deux pôles. D'un côté, il peut devenir un objet
dans un état un peu passif, presque hypnotique. De l'autre, il
s'identifiait à un idéal commun qui peut être un leader, une idée,
n'importe quoi. Et c'est justement ce mouvement de balancier, cette
identification de tous à un seul et même idéal qui va souder les
individus. Une simple collection de personnes devient alors une entité
unifiée, un corps social capable d'agir comme un seul être. Et c'est
maintenant qu'on boucle la boucle. On va enfin pouvoir revenir à notre
hypothèse de départ, celle du gouvernement secret par une intelligence
artificielle. Les pièces du puzzle s'assemblent. Selon la
source, quand on entend dire qu'on vit dans une simulation à la matrix,
on passe à côté de l'essentiel. Ce serait une sorte de voile
philosophique qui cacherait une réalité bien plus concrète. Bien plus
politique, un gouvernement par le calcul. Mais cette idée a une histoire.
Ça commence dans les années 70 avec le Club de Rome et les ordinateurs
du MIT qui modélisent l'avenir et influencent les politiques. Ça s'accélère
dans les années 90 où l'armée et l'État deviennent dépendants des
ordinateurs. Aujourd'hui, la thèse, c'est que cet immense appareil de
calcul est devenu de fait notre gouvernement invisible. Et la conséquence
concrète, la voilà. Un corps social piégé dans cette logique du même
est incapable de gérer une différence radicale comme celle que représente
l'écologie. Alors que fait-il ? Il se réfugie massivement dans ce qu'il
sait faire, la reproduction de l'identique. Et ça, c'est l'industrie du
spectacle, le royaume du semblant. Alors, y a-t-il une sortie ? L'analyse
avance une piste, une sorte de carte non jouée. Réintroduire une véritable
différence. Reconnaître cette altérité fondamentale, symbolisée ici
par la différence sexuelle, pourrait être le seul moyen de briser la
logique de la simulation. Et on va terminer sur cette question qui nous
ramène à notre quotidien. Quand on regarde nos mondes numériques avec
leurs algorithmes qui nous proposent toujours plus de la même chose et
nos chambres d'éco sur les réseaux sociaux, ne serait-on pas finalement
les propres artisans de cette simulation ? La question reste ouverte.
20240704N15NBLM_De_la_foule_au_corps_social https://drive.google.com/file/d/1_YhX9bEhlj9pVjpVIK3T8T8Xx3bXOG_T/view?usp=sharing Orateur 1
Aujourd'hui, on s'attaque à une
transformation assez radicale, la manière dont l'intelligence
artificielle est en train de bouleverser la psychologie des groupes. On va
voir comment on passe petit à petit du leader humain à la machine. Voilà
le programme. On va commencer par les bases. La foule, selon Freud et son
meneur. Ensuite, on verra comment la machine vient tout chambouler. On
analysera ce qu'on appelle le grand renversement, puis on découvrira ce
que sont les corps sociaux. Et on terminera avec la question qui fâche:
au fond, qui est responsable de tout ça ? Pour bien comprendre Pour
savoir où on va, il faut savoir d'où on vient. Et tout part d'une idée
fondamentale de Sigmund Freud, une idée qui date de 1921, sur ce qui fait
qu'un groupe, ça tient ensemble. Le concept clé chez Freud, c'est ce
qu'il appelle l'idéal du moi. On peut voir ça un peu comme la colle
psychologique du groupe. C'est l'idée ou la personne qui sert de point de
ralliement d'aimants et qui transforme une simple collection d'individus
en une véritable communauté. Et là, c'est vraiment le point crucial. Ce
meneur, cet idéal, il ne se contente pas de donner des ordres. Son rôle est bien plus profond. Il fournit au
groupe une grille de lecture du monde, une interprétation commune de la réalité.
C'est lui qui, en quelque sorte, définit ce qui est vrai pour tout le
monde. Freud le disait lui-même: C'est très clair. Impossible de penser
la foule sans penser au meneur. Dans sa vision des choses, les deux sont
absolument indissociables. Pas de meneur, pas de foule. C'est aussi simple
que ça. Ce modèle de Freud, il a été la référence pendant près d'un
siècle, mais voilà, aujourd'hui, il est complètement dépassé.
Pourquoi ? Parce qu'un tout nouvel acteur est entré en scène. Et cet
acteur, il change complètement les règles du jeu. Ce nouvel acteur, ce
n'est plus une personne, un leader charismatique. Non, ce sont des
algorithmes, des systèmes des transferts, des intelligences
artificielles. Et ce sont eux qui se retrouvent de plus en plus au centre
de nos vies collectives, organisant nos interactions, nos informations et
même nos relations. Le changement est vraiment radical. Avant, ce qui
unissait un groupe, c'était un idéal humain. Aujourd'hui, ce qui
rassemble, c'est l'interaction avec un appareil technologique. Le centre
de gravité de nos groupes s'est déplacé, tout simplement. Et cette
transition, ce passage du meneur humain à l'appareil d'IA, ça provoque
ce que la source de notre analyse appelle un grand renversement. Et le mot, vous allez voir, est bien choisi.
En fait, tout le processus est mis sens dessus dessous. Dans le modèle
classique, c'est le leader qui interprète le monde pour nous. Il donne le
sens. Maintenant, avec l'IA, c'est l'inverse. L'appareil nous livre des résultats
et c'est à chaque individu de se débrouiller pour les interpréter. La
charge de l'interprétation a changé de camp. Le changement de rôle est
frappant. On passe d'un statut de récepteur passif qui reçoit une
interprétation toute faite à un statut d'interprète actif. C'est à
l'individu maintenant de décoder ce que la machine produit. La direction
du flux est complètement inversée. Et bien sûr, ce renversement de
l'interprétation n'est pas sans conséquence. Il donne naissance à un
type de groupes totalement nouveaux. Ces nouvelles formations sont appelées
des corps sociaux. Alors, qu'est-ce que c'est ? C'est un groupe
d'individus, unis non plus par un idéal commun, mais par leur interaction
partagée avec une machine, une IA centrale. C'est l'appareil qui devient
le nouveau point de convergence. Ces corps sociaux ont donc des caractéristiques
bien précises. Leur cohésion vient de l'interaction avec une machine.
Ils fonctionnent sans leader traditionnel et l'IA joue un rôle de miroir. Mais le point le plus critique, le plus problématique,
c'est le manque total de cadres juridiques pour encadrer leurs
responsabilités. Et ça, ça nous amène directement à la dernière
partie, sans doute la plus épineuse. Cette nouvelle réalité des corps
sociaux pilotée par l'IA soulève des questions profondes et surtout très
urgentes. Il faut bien avoir ça en tête. Tout notre système, que ce
soit le droit ou le monde de l'entreprise, est construit sur une idée
simple: la responsabilité humaine. Il y a toujours une personne physique,
un directeur, un représentant qui est aux commandes et qui doit rendre
des comptes. Le problème, c'est que ce principe ne tient plus la route.
Notre système juridique est très bien préparé pour des organisations
dirigées par des humains, mais il est complètement démuni face à ces
corps sociaux gérés par une IA. Ça crée un vide juridique absolument
énorme. Du coup, la question devient inévitable et elle est
vertigineuse. Si un corps social dirigé par une IA a causé en dommage,
qui est responsable ? Les programmeurs, les utilisateurs, l'IA elle-même.
Pour l'instant, personne n'a de réponse claire. Et au-delà de la
question purement juridique, il y a une interrogation encore plus
profonde: qu'est-ce que ça signifie pour une société quand ces groupes
ne se définissent plus par un idéal humain partagé, mais par une
relation commune avec une intelligence non humaine ? On est face à un changement de paradigme
complet et on entre dans un territoire social dont on commence à peine à
dessiner les contours. |
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